Laurent Gbagbo n’a t-il jamais emprisonné un opposant en 10 ans de pouvoir d’Etat ?

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C’est une contrevérité factuelle démentie radicalement par le registre d’écrou de la MACA et les archives de l’histoire politique récente de notre pays

Pourtant Gbagbo se plaît à s’en enorgueillir à tort en donnant des leçons aux autres présidents comme il l’a fait encore très récemment lors de son meeting du 10 décembre dernier à Adzopé.

L’histoire étant un témoignage, je pose ici un passage en revue des opposants et ou hommes politiques arrêtés et jetés en prison au cours des 10 années de la belle époque de la refondation.

  • Décembre 2000 quelques semaines après l’accession de Gbagbo au pouvoir, Ali Coulibaly (porte-parole du RDR), Kafana Koné (SG à l’organisation), Souleyman Kamagaté dit Soul-To-Soul, Philippe Kaboré (fils d’Henriette Diabaté), Ali Keita (à l’époque porte-parole adjoint du RDR), Camara H… ont été arrêtés, torturés à l’école de police et jetés à la Maca le 4 décembre 2000. Acusés d’atteinte à l’ordre public et complicité de destruction de biens publics et privés au cours d’une marche.
  • Février 2001, sous Gbagbo, Jean Jacques Bechio, à l’époque conseiller politique et diplomatique de Ouattara, a été arrêté et incarcéré à la MACA dans le cadre du  » complot de la cabine téléphonique ». Il a été relaxé 6 mois après pour faute de preuves,
  • Juillet 2002, sous Gbagbo, Hamed Bassam, l’ex-PDG de H International et à l’époque soutien financier de certains hommes politiques, a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour tentative de déstabilisation.
  • Octobre 2002, sous Gbagbo Dembelé Bazouma dit recteur, à l’époque président national des Grins de Côte d’Ivoire, a été arrêté, torturé au sous-sol de la présidence puis jeté en prison à la MACA. Il traine encore aujourd’hui les séquelles des tortures subies lors de son arrestation.
  • Février 2008, sous Gbagbo, le Professeur Ayé Ayé Alexandre, avocat, ex-membre fondateur du RDR, arrêté et incarcéré pendant 6 mois à la MACA pour dit-on tentative de déstabilisation. Libéré pour absence de preuve.
  • Juin 2008, sous Gbagbo pour les mêmes faits, Guei Paul, ancien secrétaire de la Fesci et dirigeant de parti politique, a été arrêté le 19 juin 2008 dans un maquis à Yopougon par des hommes et armés et incarcéré à la MACA.
  • 4 ans avant, en août 2004, Alphonse Kobenan Kossonou Prince, membre du Bureau politique du PDCI avait été arrêté accusé d’avoir voulu dynamiter le cortège présidentiel ; détenu pendant trois semaines à la MACA, il sera remis en liberté sans jugement.
  • Novembre 2010, le 14 et sous Gbagbo, le Dr Emmou Sylvestre également un autre cadre du PDCI et actuel député-maire de la commune de Port-bouet a été arrêté à son domicile par des hommes en armes puis jeté à la MACA, pour avoir dit-on produit un film documentaire critique sur le régime de Gbagbo.

Je m’arrête là, tout en précisant que cette liste des prisonniers politiques sous Gbagbo n’est pas exhaustive.

Au regard de tout ce qui précède, M. Gbagbo ne peut continuellement prétendre que durant ses 10 ans de règne, il n’aurait mis aucun opposant et ou homme politique en prison.

Auteur : Youssouf Méité

Source : Lementor.net

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