Je suis tombé des nues quand j’ai lu ce titre en manchette des journaux aujourd’hui vendredi 30 décembre 2022. Manifestement, l’auteur de la déclaration, qui parle au nom du Pdci, a la mémoire bien sélective. C’est quasiment une coutume chez les cadres du Pdci depuis qu’ils ont décidé d’être de l’opposition. Pendant chaque période électorale, ils se fendent de déclarations pour chauffer l’atmosphère et espérer anticiper sur d’éventuelles contestations qu’ils préparent. Sans entrer dans des détails, je tiens à rappeler au conférencier, M Soumaila Brindoumi, devenu un peu trop prolixe ces temps ci, que la transhumance politique est une technique bien usitée au sein de son parti.
À titre d’exemple, je prendrai la commune du Plateau. Avec près de 10.000 habitants, elle compte une population électorale de 65.000 votants. Ce chiffre ne prend pas en compte le dernier recensement électoral. Qui était ou qui est maire de cette commune ? Pdci. Aucun autre parti n’a eu le poste de maire de cette commune. Comment expliquer qu’une commune avec moins de 10.000 habitants se retrouve avec 65000 électeurs ? Il faut être Pdci pour répondre à cela. Or, pendant les jours de vote, ce sont des dizaines de cars qui sont stationnés au Plateau. Pour avoir été journaliste à plein temps, j’en ai aperçu devant le siège du conseil économique et et social en 2018. Ces cars transportaient les électeurs venus des villages d’Adjamé et de Locodjro pour d’autres.
En matière de transhumance, le vieux parti, rodé à la technologie électorale, peut écrire une encyclopédie. Aucun parti politique ivoirien ne peut l’égaler. Un adage dit que le faucheur n’aime pas qu’on passe dans son dos avec un couteau. M. Brindoumi adopte la stratégie de certains canidés qui, pour masquer leurs méfaits, aboient en premier. La loi est pourtant claire : le contentieux est le seul moment où il faudra émettre des réserves sur la liste électorale. En dehors de cette période, les revendications dans la presse sont inutiles. D’ailleurs, quand il sera invité à la Commission électorale indépendante pour donner des preuves de ses allégations, il disparaîtra comme une goûte d’eau dans le désert. Ils ont toujours fonctionné comme ça. Jouer les faux braves et ensuite, se fondre dans l’obscurité coupable.
En conclusion, M Brindoumi gagnerait à nous expliquer l’alchimie électorale du Plateau. S’il le fait, il nous aura sorti d’une équation mystérieuse au Pdci dans laquelle si x=9, alors 2x deviennent 65 au lieu de 18.
Source : Lementor.net
