La Côte d’Ivoire célèbre, demain, une notion que son premier Président, Félix Houphouët-Boigny, avait érigée en seconde religion. La Côte d’Ivoire célèbre demain la Journée nationale de la paix. Comme l’ont dit les différents leaders de partis politiques interrogés, c’est l’occasion d’une remise en cause, savoir ce que l’on fait au quotidien pour maintenir un climat propice au développement. Mais surtout cette journée doit être un prétexte pour que les Ivoiriens se retrouvent pour reconstruire le pays.
La Côte d’Ivoire, depuis la disparition de son premier Président, Félix Houphouët-Boigny, le 7 décembre 1993, est entrée dans une zone de turbulences. Les antagonismes se sont exacerbés, les positions radicalisées. Conséquence, le coup d’Etat de décembre 1999 qui a ouvert la boîte de Pandore. De2000 à 2013, il y a une succession de coups de feu en Côte d’Ivoire. Les deux pics ont été l’insurrection militaro-politique de septembre 2002 et la crise postélectorale de 2010. Le 19 septembre 2002, des militaires ivoiriens contraints à l’exil ont tenté de prendre le contrôle des villes d’Abidjan, Bouaké et Korhogo. Ils ont échoué à Abidjan, mais ont pu maintenir leur position à Bouaké et Korhogo. Il s’agissait pour eux de mettre fin à ‘’la dictature de Laurent Gbagbo’’ et à la crise identitaire. L’autre pic, la crise postélectorale, est née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite après le second tour de la présidentielle de 2010. Les chiffres officiels ont annoncé3000 morts.
Les Ivoiriens se sont détournés de l’enseignement de Félix Houphouët-Boigny, ‘’le messager’’, ‘’l’apôtre’’ de la paix. Pendant33 ans, il a consacré sa vie à promouvoir cette notion qu’on définit généralement comme étant l’absence de conflit. Mais pour lui, c’est un comportement. Il faut, dans le vécu de tous les jours, agir en nuisant le moins possible. N’a t-il pas dit : ‘’C’est un philosophe allemand qui dit qu’on ne peut vivre sans nuire. Si cette pensée reflète une réalité éternelle, l’homme doit tâcher d’agir en nuisant le moins possible’’.Ce 15 novembre, au-delà de sa célébration, doit marquer le début d’une nouvelle ère, celle de la fin de la politique politicienne. Sur le plateau d’une chaîne de télévision française, le président de l’Union pour un mouvement populaire (Ump) en France, Jean François Copé, commentant les manifestations des ‘’bonnets rouges’’ contre l’écotaxe, le jour de la commémoration de l’Armistice du 11 novembre 1918, a déclaré qu’il y a des moments où l’on doit se retrouver pour penser dans un même élan au pays. Les Ivoiriens doivent réapprendre à vie ensemble et se détourner de la voie des armes. A l’instar de Félix Houphouët-Boigny, les leaders politiques doivent professer : ‘’Je ne veux pas que les enfants d’aujourd’hui deviennent des anciens combattants de telle ou telle guerre. Par contre, je souhaite qu’ils soient des combattants permanents de la paix’’.La Journée nationale de la paix tire sa substance des ‘’Journées de la paix’’ des Nations unies. En octobre 1986, la flamme de la paix est passée entre les mains de Félix Houphouët-Boigny.
En 1996, sous Henri Konan Bédié, le décret n°96-205 du 7mars 1996, déterminant la liste et le régime des jours fériés en Côte d’Ivoire, a institué le 15novembre de chaque année, Journée nationale de la paix.
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