Dans les rues animées d’Abidjan, les transports en commun, que ce soit les gbakas, les taxis ou les wôrô-wôrô, sont le quotidien de millions de personnes. Mais depuis quelque temps, une situation agace profondément les usagers : l’association forcée pour obtenir la monnaie. Ce phénomène, devenu courant, consiste à obliger deux passagers à additionner leur paiement lorsqu’ils n’ont pas de monnaie exacte. Il provoque ainsi des tensions, des pertes de temps, et souvent des frustrations.
Un casse-tête quotidien pour les usagers
Pour de nombreux usagers, monter dans un bus ou un gbaka sans avoir la monnaie est une véritable source d’angoisse. « C’est épuisant », confie Awa, une habituée de la ligne Koumassi-Adjamé. « Parfois, on veut juste se rendre au travail, mais on est obligé d’attendre qu’un autre passager ait aussi besoin de monnaie pour payer ensemble. Cela nous fait perdre du temps inutilement. » Ce système informel pousse les passagers à coopérer, ce qui n’est pas toujours facile pour des inconnus aux habitudes différentes.
Un problème de monnaie ou un manque d’organisation ?
Certains chauffeurs et receveurs des transports en commun estiment que le manque de petites coupures est une cause majeure de ce phénomène. La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) émet en effet des billets de grande valeur, alors que les petites coupures et les pièces sont rares. Cela oblige les transporteurs à improviser et à demander aux passagers de s’associer pour payer.
Cependant, pour de nombreux observateurs, la situation pourrait être améliorée par une meilleure organisation du secteur des transports en commun à Abidjan. Mamadou, chauffeur de gbaka sur la ligne Yopougon-Plateau, explique : « On pourrait avoir un système où on garde des pièces de monnaie de côté pour ces cas. Mais comme on manque souvent de fonds, c’est compliqué. »
Un calvaire accentué par les tensions et le stress
Au-delà de la gêne causée par ce phénomène, les associations forcées de paiement créent aussi des tensions. Certains passagers sont réticents à partager leur paiement, tandis que d’autres se sentent obligés d’accepter pour éviter des disputes. En pleine heure de pointe, lorsque le stress est déjà au maximum, ces situations peuvent dégénérer en disputes et en altercations, aggravant le climat dans les transports en commun.
Marie, une autre passagère, raconte : « Une fois, une dame a refusé de s’associer avec moi pour le paiement, disant qu’elle n’avait pas confiance. Cela a créé une dispute, et j’ai fini par être en retard. »
Des solutions à envisager pour soulager les usagers
Pour résoudre ce problème, plusieurs pistes sont envisagées. Les syndicats des transporteurs et les autorités locales pourraient collaborer pour sensibiliser les chauffeurs à l’importance d’avoir des réserves de monnaie. De plus, le développement de solutions de paiement mobile pourrait être une option viable pour alléger le poids de ce phénomène. Dans certaines villes africaines, des applications permettent de payer directement via téléphone, réduisant ainsi le besoin de monnaie.
La situation d’association forcée de personnes pour obtenir de la monnaie dans les transports en commun à Abidjan est un problème récurrent qui fatigue les usagers. Il est peut-être temps pour les autorités de prendre en compte cette réalité quotidienne et de proposer des solutions concrètes. En attendant, les Abidjanais devront continuer de s’armer de patience et de monnaie pour éviter les désagréments.
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