Issa Kaou N’Djim, figure influente de la scène politique malienne, a été interpellé mardi soir à Bamako par la gendarmerie sur ordre de la justice pour « propos subversifs ». L’homme politique, connu pour ses prises de position tranchées, est accusé d’avoir critiqué vigoureusement les autorités maliennes et burkinabés, notamment en lien avec une affaire de « 5 milliards de francs remis en cash » supposément destinés à financer un coup d’État au Burkina Faso. Cette arrestation, perçue par ses partisans comme un geste répressif, soulève des questions sur les pratiques du régime actuel au Mali.
Ancien vice-président du Conseil national de transition (CNT) et ex-porte-parole de l’imam Mamoud Dicko, leader religieux ayant joué un rôle central dans la chute de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, Issa Kaou N’Djim a été connu pour son soutien au président de transition, le colonel Assimi Goïta. Il s’est toutefois distingué par ses critiques acerbes envers le Premier ministre Choguel Maïga, allant récemment jusqu’à dénoncer la décision du Mali de déclarer « persona non grata » le représentant de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans le pays.
L’avocat de N’Djim, Me Kassoum Tapo, a réclamé sa libération immédiate, invoquant le fait que son client bénéficie de l’immunité parlementaire, qui n’a pas été levée avant l’interpellation. « C’est une violation flagrante de la loi et de ses droits en tant que parlementaire, » a-t-il déclaré. Malgré ces protestations, Issa Kaou N’Djim a été transféré aujourd’hui même à la prison centrale de Bamako.
Ce placement en détention renforce les inquiétudes face à ce que certains perçoivent comme une dérive autoritaire du régime, de plus en plus intolérant aux critiques. Observateurs politiques et défenseurs des droits suivent cette affaire de près, estimant qu’elle pourrait marquer une tentative de museler les voix dissidentes au sein même du CNT, organe législatif de la transition malienne.
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