Côte d’Ivoire : Les Contradictions Contre-productives d’Affi N’guessan

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2015 sera une année électorale pour la plupart des pays africains. Du Burkina à la Côte d’Ivoire, en passant par le Niger, le Bénin ou l’Afrique du Sud, c’est déjà le branle-bas de combat dans les QG des différents partis politiques, en prévision de ces futures échéances électorales. Période d’intenses activités pour les communicateurs et les stratèges de tous poils, la période préélectorale est aussi le moment opportun pour les uns d’égrener le chapelet des différentes réalisations à mettre à leur actif et pour les autres, de minimiser l’impact des réalisations de leurs adversaires et tenter de baisser leur cote auprès des électeurs. Cela est de bonne guerre. Et la Côte d’Ivoire, n’échappe pas à cette logique de bataille d’avant guerre.

Nier l’évidence, c’est manquer d’élégance dans le jeu politique

C’est pourquoi, comme dans toutes les démocraties qui se respectent, le parti au pouvoir, le RDR, du président Alassane Dramane Ouattara, est l’objet depuis un certain temps, de tirs groupés de la part des autres prétendants au fauteuil présidentiel. Notamment le FPI de Laurent Gbagbo… pardon, d’Affi N’Guessan depuis que le fondateur de ce parti attend dans l’antichambre de la prison à La Haye. L’occasion faisant donc le larron, Affi N’Guessan, (nouveau patron du FPI), s’est glissé dans son rôle sans trop de bruits. Mais pour le garder le plus longtemps possible, il sait qu’il doit faire beaucoup de bruit pour maintenir sur lui les regards de ses compères. Et là, personne ne peut contester son succès du moment. Alassane Ouattara, dit-on, parle peu, parce qu’il travaille beaucoup. Cela est sans doute vrai, au regard du bilan de ses réalisations en seulement trois années de présidence. Qualifiée de bon élève en matière de respect des engagements par le Fonds monétaire international, la Côte d’Ivoire sous Alassane est classée parmi « les dix nations en croissance dans le monde ». Mais ce bilan est analysé différemment par son plus grand adversaire de 2015, Affi N’Guessan, qui vient de peindre un tableau des plus sombres des trois années de gouvernance d’ Alassane. Pour lui, le peuple ivoirien est de plus en plus malheureux et « appelle chaque jour au secours ». Le moins que l’on puisse dire sur cette sortie de l’actuel président du FPI, c’est qu’elle étale au grand jour, toute la mauvaise foi de l’homme. Car nier l’évidence, c’est manquer d’élégance dans le jeu politique, et dire qu’en trois ans de gouvernance, Alassane n’a rien fait pour le peuple ivoirien, c’est tout simplement prendre les Ivoiriens pour des gens qui ne voient rien.

Reconnaître le succès de son adversaire revient à reconnaitre l’échec du régime de Gbagbo

Il suffit de se rendre dans ce pays pour constater qu’il est devenu un chantier à ciel ouvert où l’on ne peut s’empêcher d’admirer les réalisations en cours, telles l’autoroute Abidjan-Yamoussoukro, le Pont Henri Konan-Bédié, les échangeurs de la Riviéra 2 et de Marcory, l’autoroute Abidjan-Bassam, les ponts de Jacqueville, Bouaflé et Beoumi, etc. « Toute la Côte d’Ivoire se modernise », disent bien des observateurs. Pourquoi Affi N’Guessan a-t-il donc choisi de fermer les yeux sur la réalité lorsqu’il s’adresse aux Ivoiriens ? Politique politicienne sans doute. Reconnaître le succès de son adversaire revient à reconnaitre l’échec du régime de Gbagbo dont il était l’une des têtes de proue. Et l’homme, tel qu’on le connaît, n’a pas ce courage. C’est malheureusement cette vision étriquée de la politique qui est à l’origine de nombreux déboires que connaissent tous ceux qui tentent d’entrer dans l’histoire en avançant sur la pointe des pieds.
A ce jeu, Affi N’Guessan ne jouira plus pendant longtemps encore, du peu de crédit qui lui reste car, comme le dit l’adage, « même si on n’aime pas le lièvre, on doit quand même reconnaître qu’il court vite ». C’est un minimum, et manquer de courage à ce point, montre tout simplement que l’on n’a pas les qualités nécessaires pour diriger une nation comme la Côte d’Ivoire.
Incapable de gagner la bataille du bilan économique et social, Affi Ngessan embouche maintenant la trompette de l’exclusion et de la discrimination. Il tente de réveiller les vieux démons de la xénophobie de l’ère Gbagbo en affirmant que, « Alassane n’est pas éligible en Côte d’Ivoire. » Une thèse dont la simple évocation fait encore froid dans le dos des Ivoiriens. Mais cette dernière bavure ne servira pas du tout la cause de celui qui l’exhibe.

 

 

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