Sécurité routière en Côte d’Ivoire : Agir pour sauver des vies.

Les routes de Côte d’Ivoire se transforment en véritables scènes de drames quotidiens, où chaque accident laisse derrière lui des familles endeuillées. Malgré la modernisation progressive des infrastructures, les mentalités restent marquées par l’irresponsabilité et le non-respect des règles de circulation, en particulier chez les motocyclistes. Le constat est alarmant avec plus de 1 000 morts recensées en 2023, une augmentation de 14 % des accidents prévue pour 2024 et des pertes économiques s’élevant à plus de 300 milliards de FCFA par an.

La présence massive des motos dans le paysage urbain s’avère être un véritable fléau. La conduite sans casque, le non-respect des feux tricolores, l’excès de vitesse et les manoeuvres dangereuses transforment nos routes en zones de non-droit, rendant caduques les infrastructures modernes lorsqu’elles deviennent le théâtre d’accidents évitables. Le ministre des Transports, Amadou Koné, l’a bien compris. Sa récente tournée dans les gares routières et son discours franc témoignent d’une volonté politique forte de mettre fin à cette anarchie routière. Toutefois, la répression seule ne saurait suffire.

Il est indispensable d’adopter une approche globale, alliant sensibilisation, réglementation rigoureuse et sanctions exemplaires. L’expérience de l’obligation de porter la ceinture de sécurité pour les automobilistes a démontré qu’avec de la détermination, des changements significatifs étaient possibles. Il est désormais temps d’appliquer cette rigueur aux motocyclistes. Par ailleurs, l’État doit investir dans une meilleure formation des conducteurs, renforcer le contrôle technique des engins et déployer des brigades mobiles chargées de faire respecter le Code de la route. Il est inacceptable que des vies continuent d’être fauchées par la négligence, l’inconscience ou le défi des règles établies.

L’heure n’est plus aux constatations, mais à la mise en œuvre d’actions concrètes. La sécurité routière représente un enjeu national qui concerne chaque Ivoirien. Il est impératif que chacun prenne ses responsabilités, car il vaut toujours mieux arriver en retard que de ne jamais arriver du tout.