Par CB
Le système de santé ivoirien poursuit en 2025 sa mutation avec en ligne de mire une ambition centrale : garantir l’accès aux soins à l’ensemble de la population par le biais de la Couverture Maladie Universelle (CMU). Lancée officiellement en 2019, cette réforme-phare a connu un déploiement progressif, avec l’intégration de plusieurs millions de citoyens, notamment les fonctionnaires, les étudiants et, plus récemment, certaines populations rurales.
Le gouvernement, à travers le ministère de la Santé, continue d’élargir les bénéficiaires tout en améliorant le maillage territorial des centres agréés. Des partenariats avec des structures privées sont mis en place pour renforcer le dispositif, et des campagnes de sensibilisation se multiplient sur l’ensemble du territoire. Pourtant, sur le terrain, de nombreuses critiques émergent. Les délais d’obtention de la carte CMU, la lenteur des remboursements, le manque d’information sur les prestations couvertes, et l’insuffisance des structures agréées nuisent à l’efficacité du système.
Pour les populations rurales, souvent les plus vulnérables, l’accès réel aux soins reste dépendant de la distance, du coût caché des médicaments, et de la disponibilité des agents de santé. La généralisation de la CMU est une réforme de fond, mais sa réussite dépendra de sa capacité à répondre de façon pragmatique à ces réalités.
En parallèle, un autre pan du système sanitaire connaît des avancées plus visibles : la santé maternelle et infantile. Des programmes appuyés par les partenaires techniques et financiers ont permis une baisse significative de la mortalité infantile depuis cinq ans. Les cliniques mobiles mises en circulation dans les zones reculées ont offert des soins préventifs, des consultations prénatales et des séances de vaccination à des milliers de femmes et d’enfants.
L’introduction de kits d’accouchement sécurisés, la formation des sages-femmes communautaires et les campagnes de sensibilisation sur les soins néonatals ont renforcé l’offre de soins de base. Si ces initiatives restent localisées, elles ouvrent une voie d’espoir pour un système de santé plus humain, plus proche et plus résilient.
La CMU et la santé maternelle ne sont pas deux projets distincts : elles forment ensemble l’ossature d’une politique de santé équitable. Mais pour passer du discours aux résultats durables, il faudra plus qu’un cadre institutionnel : il faudra une volonté constante, des ressources allouées, et une approche centrée sur les réalités des populations.
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