Par CB
Le lundi 2 juin, le Premier ministre Robert Beugré Mambé a inauguré le Tribunal de première instance d’Abobo, marquant une étape historique pour cette commune de plus d’un million d’habitants. Cette infrastructure judiciaire flambant neuve vient corriger une inégalité géographique de longue date : la plupart des habitants d’Abobo devaient jusqu’ici se rendre au Plateau pour accéder à la justice.
L’ouverture de ce tribunal n’est pas anodine. Elle s’inscrit dans une stratégie de décentralisation de l’appareil judiciaire visant à rapprocher la justice des citoyens, à désengorger les tribunaux historiques, et à rétablir une forme d’équité spatiale dans l’accès au droit. Dans un contexte de tensions sociales récurrentes et de hausse des litiges urbains (foncier, voisinage, conflits familiaux), cette présence de l’État judiciaire à Abobo est un geste de souveraineté sociale.
La symbolique est forte : pendant des années, Abobo a été perçue comme une zone marginale, à la fois bastion politique et angle mort institutionnel. L’inauguration de ce tribunal, à quelques mois de l’élection présidentielle, donne aussi un signal politique clair : Abobo compte, et comptera. Reste à voir si ce nouvel outil juridique sera à la hauteur des attentes d’une population qui, trop longtemps, a dû conjuguer justice avec distance, lenteur et silence.
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