Par La Rédaction
Ce mercredi 23 juillet, le Comité Miss Côte d’Ivoire (COMICI) a annoncé, par un communiqué publié sur sa page Facebook, que Fatima Koné, élue Miss CI 2025 le 28 juin dernier, ne représentera pas la Côte d’Ivoire au concours Miss Univers 2025. À sa place, c’est Olivia Yacé, Miss CI 2021 et deuxième dauphine de Miss Monde la même année, qui portera les couleurs nationales à la 74e édition du concours prévue en novembre en Thaïlande.
Cette annonce a pris de court l’opinion publique et soulève une série de questions de fond. Non pas sur la qualité d’Olivia Yacé, que nul ne conteste. Mais sur la forme, le timing, et les principes mêmes qui devraient guider une institution nationale comme le COMICI. En écartant sans explication claire l’actuelle Miss CI au profit d’une ancienne lauréate, le comité envoie un signal troublant : le mérite ne garantit plus la reconnaissance, et la compétition ne garantit plus la représentation.
Le discours justifiant cette décision évoque un « incubateur » interne au COMICI, permettant de choisir la représentante ivoirienne en dehors du cadre habituel. Une explication confuse, difficile à comprendre pour le grand public, et surtout révélatrice d’un fonctionnement arbitraire, fermé et peu respectueux des règles établies. Où est la transparence ? Où sont les critères ? Où sont les consultations ?
Cette méthode heurte profondément. Elle manque de considération non seulement pour Fatima Koné, qui a légitimement remporté le concours national, mais aussi pour toutes les jeunes femmes ivoiriennes qui aspirent à réussir par l’effort, le talent et la loyauté aux règles du jeu. Ce que le COMICI vient de faire, c’est ouvrir une brèche dangereuse dans l’éthique du concours : désormais, être élue Miss CI ne garantit plus de porter la couronne sur la scène internationale.
Ce revirement brutal donne aussi une mauvaise leçon aux jeunes générations, qui assistent à un scénario où les efforts peuvent être balayés au profit d’une logique de préférence ou de prestige passé. Ce n’est plus la compétition loyale qui décide, mais une décision opaque, prise en haut lieu, sans débat, sans justification.
Dans une organisation sérieuse, tous les acteurs doivent être traités avec respect : les lauréates, les partenaires, les spectateurs, les journalistes, les anciens membres du comité. Le management d’un événement national aussi suivi que Miss Côte d’Ivoire suppose des principes de gouvernance : transparence, responsabilité, équité. Ce que l’on a vu aujourd’hui, c’est l’inverse. Une décision qui frise l’amateurisme, voire le clientélisme.
En agissant ainsi, le COMICI risque de perdre ce qui fait sa force : la confiance du public. Il ne suffit pas d’avoir une belle candidate pour bien représenter le pays. Il faut aussi avoir une institution crédible, respectueuse, digne de porter un concours d’envergure nationale. Faute de quoi, l’image de la Côte d’Ivoire à l’international pourrait en pâtir, non à cause des candidates, mais à cause des décisions prises en coulisses.
Il est encore temps de clarifier les règles, de faire preuve de pédagogie, et surtout de respecter les symboles. Car dans un pays où la jeunesse a besoin de modèles, détricoter le mérite est une erreur qu’on ne peut plus se permettre.
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