La Galère Du Correspondant De Presse, Ce ‘’Journaliste’’ De L’ombre : La 5ème Roue Sous Le Marchepied

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« Tu connais ce Monsieur qui passe là ? C’est le journaliste du quotidien ‘’Le Regard de la Nation’’ », « Monsieur le journaliste, pourquoi vous n’écrivez pas contre cette société qui maltraite ses travailleurs, vous dont la voix porte si loin ? », ou encore « Les journalistes là, pour eux est bien hein. Ils sont bien connus et ont des entrées partout. J’aurais bien aimé être journaliste ».

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Telle est la perception qu’à la population du correspondant de presse et les propos admiratifs qu’elle tient à l’endroit du correspondant de presse dans les régions et dans les départements du pays. Dieu seul sait, combien ils sont nombreux, les correspondants de presse, sur toute l’étendue du territoire national, à relayer les informations du ‘’pays profond’’ aux quotidiens et hebdomadaires de la place. Ainsi, tous les quotidiens et hebdomadaires, de la plus forte audience à la plus faible, pour ne citer que Fraternité Matin, Le Patriote, Le Nouveau Réveil, Notre Voie, Nord Sud Quotidien, L’Inter, L’Expression, Soir Infos, Le Jour Plus, Le Temps, Abidjan24, L’Intelligent d’Abidjan, etc., s’appuient tous sur des correspondants régionaux et départementaux, pour être au fait de l’actualité du pays, au jour le jour. Et pourtant ! 

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La place du correspondant dans sa rédaction

Dans la rédaction du quotidien ou de l’hebdomadaire qui bénéficie de ses services, malgré les années et ses capacités de production de qualité prouvées, le correspondant n’est pas considéré comme ‘’Journaliste’’. Juste la 5ème roue de la Rédaction. Il n’est bon que pour relayer à chaud, l’information. Et pourtant, des séminaires de formation à grands frais sont organisés à son intention : hôtels de luxe, grands journalistes choisis sur le tas pour sa formation. Pendant 48 heures, le correspondant est aux petits soins de ‘’son journal’’. Il est bien formé pour traiter de tous les sujets jusqu’au mauvais traitement des travailleurs dans les sociétés mais doit oublier la poutre qui est dans l’œil de son ‘’employeur’’. Au moment des récompenses de ‘’son journal’’, il n’est pas convié. Lorsque ‘’son journal’’ distribue des cadeaux de fin d’année pour les enfants des journalistes, il est ignoré. Ne parlez donc pas de décoration ! Tandis que les journalistes de ‘’son journal’’ reçoivent tous les matins, chacun, un exemplaire de leur production, lui le correspondant, est obligé de s’acheter comme tout citoyen, le sien à part quelques rares chanceux qu’on trouve à Fraternité Matin et à Notre Voie. A part un badge (pour certains) portant « Correspondant de Presse » et son nom, aucune autre attache ne le lie à ‘’son journal’’. Même pas une somme forfaitaire à laquelle viendrait s’ajouter la pige de ses productions publiées. Productions dont le 1/3 reste parfois dans les tiroirs de la Rédaction sans explication aucune. Alors qu’il y a mis de l’énergie, de l’intellect et de l’argent pour se déplacer afin d’avoir accès à l’information avant de la rendre. Il ne reçoit même pas un résumé de la Conférence de Rédaction afin de l’orienter dans ses productions. Et pourtant !

Le travail qu’abat le correspondant de presse

Contrairement à ses ‘’confrères journalistes de la Rédaction’’ qui sont repartis dans diverses rubriques, le correspondant de presse est spécialisé en tout et traite à la fois de tout : Politique, Economie, Société, Culture, Sport, reporter photographe et parfois, correspondant de guerre. Pour réussir son exaltante mission, à ses propres fais, il doit se procurer un ordinateur, une clé internet, un dictaphone et un appareil photo numérique. Combien de quotidiens cités plus haut peuvent soutenir avoir fourni ce matériel de travail à leurs correspondants afin de les rendre performants ?  Et pourtant, ils les sollicitent à toute heure, leur mettant même la pression, lorsqu’il y a des ‘’nouvelles chaudes’’ dans leurs régions.

Le correspondant comme bête de somme par certains organes de presse

Deux correspondants nous ont confié leurs désillusions avec deux quotidiens bien connus de la place. Nous choisissons de taire le nom de ces organes qui se reconnaitront surement car l’affaire est pendante. « J’ai collaboré avec un quotidien qui était à ses débuts. Avec ma modeste contribution reconnue par les responsables, le journal a été connu et adopté dans ma région. Comme mes productions étaient régulières, le quotidien s’était fait un marché dans cette région active du pays. Après un an de collaboration, sans que je ne perçoive rien de leur part, je leur ai fait un point de mes productions et demandé en retour une rémunération avant de poursuivre l’aventure pour l’année nouvelle. Jusqu’au moment où je me confie à vous, voilà deux mois, je n’ai jamais eu suite à ma demande et j’attends toujours leur réponse », confie ce correspondant qui selon ses dires, fut bien adulé par les responsables de cet organe qui ne tarissaient pas d’éloges. L’histoire du second est identique à celle du premier, à la différence que son organe est sur la place depuis des années. Et pourtant !

TITROLOGUE

Les responsables des organes de presse doivent avoir de la considération pour ‘’leurs yeux et leurs oreilles’’ dans les régions.

Surtout que des annonces sont faites informant que les quotidiens vont passer de 200 à 300 FCFA dès le mois d’avril 2014. Il faut que le correspondant soit fier d’aller prendre son exemplaire gratuit chez le dépositaire de journaux. Cela ne ferait que réduire ses dépenses. Qu’une somme forfaitaire soit allouée au correspondant de presse, somme à laquelle s’ajouterait la valeur de sa pige pour lui permettre de travailler sans trop de pesanteur. Enfin que les patrons de presse aident les correspondants à véhiculer une belle et bonne image de ceux qui les représentent dans les régions.

 CNP

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