Par Dohotani Yeo | Lementor.net
Du 13 au 16 août 2025, la ville de Guiglo a été le théâtre du Forum pour la Paix dans le Grand Ouest, un rendez-vous qui se voulait un moment de réflexion et de dialogue pour refermer les plaies encore béantes du passé. Situé au cœur du District des Montagnes, cette région a longtemps été marquée par les divisions communautaires et les violences post-crise, laissant derrière elle des traumatismes sociaux profonds et une méfiance persistante entre populations.
L’initiative, portée par les autorités locales avec le soutien de plusieurs partenaires nationaux et internationaux, avait pour objectif de favoriser la réconciliation et la cohésion sociale. Pendant quatre jours, leaders communautaires, élus, organisations de la société civile et représentants de la jeunesse ont multiplié échanges et ateliers sur des thématiques clés : prévention des conflits, partage des terres, inclusion des jeunes et des femmes dans la gouvernance locale, ainsi que renforcement de la justice et des mécanismes traditionnels de règlement des différends.
La présence de nombreux acteurs institutionnels et religieux a donné une solennité particulière à ce forum, mais aussi une légitimité supplémentaire aux recommandations issues des travaux. Dans un contexte politique national marqué par la montée des tensions à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025, le message envoyé depuis Guiglo se voulait clair : la paix n’est pas une option, mais une condition indispensable pour la stabilité du pays tout entier.
Toutefois, au-delà des discours et des engagements formels, la question demeure de savoir si ces initiatives pourront réellement transformer les mentalités et se traduire par des actes concrets sur le terrain. Les habitants du Grand Ouest, qui ont trop souvent payé le prix fort des crises successives, attendent surtout des solutions durables à leurs préoccupations quotidiennes, notamment en matière de sécurité, de développement rural et d’accès aux infrastructures.
Le Forum de Guiglo apparaît ainsi comme un signal positif, mais il devra s’inscrire dans une démarche suivie et soutenue au niveau national pour espérer porter ses fruits. La paix, dans cette région comme ailleurs, reste un chantier de longue haleine.
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