Par Jean Pierre Assa, pour lementor.net
La Côte d’Ivoire s’apprête à disputer deux rencontres cruciales dans le cadre des éliminatoires du Mondial 2026, face au Burundi le 5 septembre à Abidjan puis contre le Gabon le 9 septembre à Franceville. Emerse Faé, auréolé du triomphe des Éléphants lors de la CAN 2023, aborde ces échéances avec un groupe de 23 joueurs qui témoigne d’une volonté de continuité et d’équilibre. L’objectif est clair : consolider le statut de favori et prendre une avance décisive dans la course à la qualification.
La probable équipe-type ivoirienne repose sur une structure en 4-3-3, système qui a permis à Faé de bâtir son ossature depuis le sacre continental. Dans les buts, Yahia Fofana conserve la confiance du sélectionneur. Sa régularité et sa capacité à rassurer sa défense en font un titulaire indiscutable. Derrière lui, Alban Lafont et Mohamed Koné offrent respectivement expérience européenne et promesse locale, mais la hiérarchie ne semble pas menacée. En défense, la charnière Odilon Kossounou – Evan N’Dicka paraît la plus solide. Complémentaires dans l’impact et dans le jeu aérien, ils sécurisent l’axe, tandis que Ghislain Konan et Wilfried Singo occupent les couloirs. Le premier apporte équilibre et constance, le second puissance et projection vers l’avant. La stabilité de cette ligne défensive est l’une des clefs de voûte du système de Faé.
Au milieu de terrain, la Côte d’Ivoire dispose d’un trio impressionnant. Ibrahim Sangaré se positionne en sentinelle, coupant les lignes adverses et protégeant la défense. Franck Kessié occupe son rôle box-to-box avec son mélange de puissance, de récupération et de capacité à se projeter. Enfin, Seko Fofana, leader naturel, apporte volume de jeu, percussion et menace constante par ses frappes lointaines. En cas de besoin, Jean-Philippe Gbamin et Parfait Guiagon offrent des alternatives : le premier en couverture défensive, le second en créativité offensive pour débloquer des situations fermées.
L’attaque constitue sans doute l’arme principale de cette sélection. Sébastien Haller reste le point d’ancrage axial, fort dans le jeu aérien et précieux dos au but. À ses côtés, Simon Adingra s’impose comme la nouvelle pépite ivoirienne. Vif, imprévisible et décisif, il incarne le danger permanent capable de faire sauter les verrous défensifs. Nicolas Pépé complète ce trio par son expérience et son flair offensif. Derrière eux, Amad Diallo, Evann Guessand, Vakoun Bayo et le jeune Bazoumana Touré constituent des options variées, capables d’apporter vitesse, puissance ou fraîcheur selon le scénario du match.
Face au Burundi, la Côte d’Ivoire devrait dominer la possession et se heurter à un bloc défensif regroupé. Les visiteurs n’ont pas la puissance pour rivaliser physiquement et miseront sur leur discipline et quelques contres rapides. La patience et la capacité à user l’adversaire seront décisives. Les Éléphants devront multiplier les mouvements sur les ailes et trouver des solutions en profondeur. Haller et les milieux de projection devraient être les clés pour ouvrir le score. La supériorité ivoirienne laisse augurer d’une victoire maîtrisée. Le pronostic le plus plausible est un succès 2-0 pour les hommes de Faé.
Le déplacement au Gabon s’annonçait comme le test le plus difficile. Les Panthères, emmenées par Pierre-Emerick Aubameyang, comptent habituellement sur la solidité de leur axe défensif, l’équilibre du milieu et la vivacité de leurs ailiers. Mais trois forfaits majeurs viennent de bouleverser leur préparation : le défenseur central Alex Moucketou-Moussounda, le milieu Mario Lemina et l’attaquant Jim Allevinah manqueront à l’appel. Ces absences privent le Gabon de trois piliers essentiels : une assise centrale en défense, une rampe de récupération au milieu et une menace constante en transition offensive.
Dès lors, l’équilibre tactique gabonais apparaît fragilisé. Le secteur défensif devra se réorganiser face à l’impact d’Haller et la vitesse d’Adingra, sans son cadre habituel en charnière. Le milieu, orphelin de Lemina, perd en densité et en rigueur, ce qui pourrait offrir plus d’espaces aux projections de Kessié et Fofana. Enfin, l’absence d’Allevinah réduit considérablement les options offensives pour accompagner Aubameyang, qui risque de se retrouver trop isolé.
Ces circonstances modifient sensiblement la perspective du match. Là où un nul 1-1 semblait l’issue la plus probable, la Côte d’Ivoire peut désormais envisager une victoire nette à Franceville. La solidité collective des Éléphants, face à un Gabon diminué, laisse augurer d’un succès par deux buts d’écart. Le score le plus logique apparaît comme un 2-0 en faveur des Ivoiriens, un résultat qui confirmerait leur supériorité actuelle et leur capacité à s’imposer même à l’extérieur.
En définitive, ces deux rencontres exigent des approches différentes, mais toutes deux semblent désormais favorables aux Éléphants. Contre le Burundi, il s’agira d’user la patience pour percer un bloc bas. Contre le Gabon, il faudra exploiter les failles laissées par les forfaits adverses et imposer une domination tactique. Avec deux victoires probables, la Côte d’Ivoire pourrait engranger six points précieux, s’installer confortablement en tête de son groupe et confirmer son statut de favori incontesté dans ces éliminatoires.
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