Par AN | Lementor.net
La tension politique continue de monter en Côte d’Ivoire à l’approche de la présidentielle . L’organisation Amnesty International a exhorté, jeudi 16 octobre, les autorités ivoiriennes à mettre fin à la répression des rassemblements et à libérer les personnes arrêtées lors des récentes manifestations.
Dans un communiqué, l’ONG appelle le gouvernement à « protéger le droit de manifester pacifiquement » et à garantir le respect des libertés fondamentales. Selon ses informations, plusieurs mouvements de contestation ont éclaté lundi et mardi dans certaines localités du pays, principalement dans les zones réputées favorables à l’opposition.
Des affrontements auraient éclaté à Bonoua, où un homme a trouvé la mort après avoir été atteint par balle. La police évoque des « individus non identifiés », tandis que le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) attribue la responsabilité du tir aux forces de l’ordre. À Adzopé, le même parti affirme qu’un enfant de moins de deux ans serait décédé après avoir inhalé du gaz lacrymogène.
Ces incidents surviennent quelques jours après l’interdiction d’une grande marche de l’opposition à Abidjan, organisée par le Front commun regroupant le PPA-CI et le parti de Tidjane Thiam. Malgré l’interdiction, des manifestants sont descendus dans la rue pour dénoncer le rejet de plusieurs candidatures par le Conseil constitutionnel, dont celles de Laurent Gbagbo et de Tidjane Thiam, ainsi qu’un possible quatrième mandat du président sortant, Alassane Ouattara.
Les forces de l’ordre ont dispersé les foules à coups de gaz lacrymogène. Selon une source sécuritaire, environ 710 personnes ont été interpellées entre samedi et dimanche. Le ministre de l’Intérieur, Vagondo Diomandé, a affirmé que « ceux qui ont pris part à une manifestation non autorisée devront répondre de leurs actes devant la loi ».
Amnesty International réclame pour sa part la libération immédiate de toute personne détenue pour avoir exercé pacifiquement ses droits fondamentaux. Marceau Sivieude, directeur régional de l’organisation pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a insisté sur la nécessité pour les autorités de « permettre aux détenus de consulter rapidement un avocat » et de « communiquer publiquement la liste des personnes arrêtées ainsi que les charges retenues ».
Pendant ce temps, l’opposition annonce une nouvelle marche nationale dont la date reste à préciser. Laurent Gbagbo, chef du PPA-CI, devrait s’exprimer dans les prochains jours pour définir la suite de la mobilisation.
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