Par AN | Lementor.net
Le pavillon ivoirien ne désemplit pas à Belém, au Brésil, où se tient depuis le 10 novembre la 30e Conférence des Nations unies sur le climat (COP 30). Pour cette édition placée sous le signe de « l’action », la Côte d’Ivoire est venue défendre un message clair : sa transition bas-carbone s’accélère, notamment dans le secteur Agriculture, foresterie et autres affectations des terres (Afat).
Ce 11 novembre, les discussions ont mis en lumière des résultats concrets. Lucien Kouassi, directeur général des forêts et de la faune, a présenté des chiffres qui traduisent une réelle dynamique sur le terrain.
« Depuis 2020, nous reboisons en moyenne 50 000 hectares par an. En agroforesterie, près de 200 000 hectares de cacao et de cultures vivrières sont chaque année convertis en systèmes durables. On constate aussi un recul des brûlis et une adoption croissante des pratiques climato-intelligentes dans la riziculture », a-t-il détaillé.
Une forêt à reconquérir
Ces progrès s’inscrivent dans une stratégie nationale plus large. Le couvert forestier ivoirien, qui atteignait 16 millions d’hectares en 1960, a chuté à environ 3 millions aujourd’hui. Mais le pays vise haut : doubler cette superficie d’ici 2030, conformément à la Politique forestière de 2018. Objectif : porter la forêt à 20 % du territoire national et réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre.
Pour Jean-Yves Kpalou, conseiller technique au ministère des Eaux et Forêts, « ces résultats illustrent l’engagement résolu du pays à restaurer son paysage forestier à travers des approches conciliant efficacité écologique et viabilité socio-économique ».
Le secteur Afat concentre une part importante des émissions, mais aussi un potentiel de séquestration carbone décisif. D’où le rôle central du ministère dans la mise en œuvre de cette politique climatique.
Partenariats et transparence climatique
Les partenaires techniques saluent la trajectoire ivoirienne. Le directeur général d’Expertise France, Jérémie Pellet, a mis en avant les avancées obtenues grâce à une coordination interministérielle renforcée.
« La Côte d’Ivoire a consolidé sa Contribution nationale déterminée dans les domaines forestier et agricole. Grâce au projet Transition bas-carbone, nous avons appuyé le pays à renforcer son mécanisme de transparence et à mieux valoriser sa ressource forestière », a-t-il indiqué.
Entre ambition politique, mobilisation technique et accompagnement international, la Côte d’Ivoire semble vouloir faire de la forêt un pilier durable de son développement. Une stratégie que Belém, au cœur de l’Amazonie, ne pouvait qu’accueillir comme un symbole fort.
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