Après l’interdiction de la viande de brousse pour les raisons que nous savons, Ebola oblige, les habitants de San-Pedro doivent désormais s’abstenir de consommer de la viande de porc, issue des élevages locaux. Depuis le début du mois de juillet dernier, une épidémie de peste porcine africaine s’est abattue sur les porcs de la commune de la seconde ville portuaire. Dans les quartiers et aux abords du lac de la ville, jonchaient des cadavres de porcs, tous morts d’une étrange maladie. C’est dans ce contexte que le Secrétaire Général 1 de Préfecture de San Pedro, N’dri Kouassi Justin, a annoncé l’abattage prochaine des porcs d’élevage dans un rayon de 10 km à partir du centre de la commune de San Pedro, afin d’arrêter la propagation de l’épidémie de peste porcine africaine qui sévit actuellement. « C’est depuis le mois de juillet que ce mal persiste dans le milieu porcin. Des centaines d’animaux en sont morts et continuent de mourir. Les spécialistes nous ont rassurés que la maladie n’est pas transmissible à l’homme. Cependant, les dispositions que nous avons prises sont, d’abattre tous les porcs de la commune sur un rayon de 10 km, à partir du centre-ville », a déclaré N’dri Kouassi, au nom du Préfet de région, Coulibaly Ousmane. Face à la situation, le 1er collaborateur du Préfet rassure que des analyses ont été diligentées dès la survenue du mal : « Nous avons instruis le DR des Ressources Animales et Halieutiques, le DR de l’Environnement, le DR de l’Institut de l’Hygiène Publique et un vétérinaire privé, afin d’en savoir plus. Pour les uns, faire une enquête, faire un prélèvement afin de procéder à une analyse et pour les autres, prélever de l’eau du lac pour connaitre son degré de pollution afin de savoir si le mal ne provient pas de là. Les prélèvements obtenus, l’analyse s’est faite au Laboratoire Central Vétérinaire de Bingerville ». Bien que rassuré que la maladie n’est pas transmissible à l’homme, le SG déplore et met en cause, la pratique locale de l’élevage des porcs : « L’élevage des porcs qui se pratique ici, est mal fait. C’est sur les dépotoirs que les gens installent leurs fermes ou étables. Ils nourrissent les animaux à partir des restes de restaurants. Ce qui est déconseillé. Les spécialistes appellent cela, de l’élevage sauvage ». En vue de l’abattage systématique qui va bientôt avoir lieu, de tous les porcs d’élevage dans la commune, le SG met en garde tous ceux qui voudraient avec leurs animaux, passer les limites de la commune, soit pour les garder en lieu sûr, soit pour les vendre. Ce qui propagerait la maladie au-delà des limites communales. Des mesures sont prises pour les en dissuader. Pour terminer, il a tenu à rassurer une fois de plus la population, que cette peste porcine n’est nullement transmissible à l’homme tout en déplorant l’élevage d’animaux au milieu ou à proximité des habitats. « Nous compatissons à la douleur des éleveurs. C’est le lieu d’inviter tous les ivoiriens à être disciplinés pour ne pas pratiquer l’élevage sauvage. Apprenons à nous auto-discipliner dans tous les secteurs d’activités », conclura-t-il. Il a annoncé qu’une zone d’observation sanitaire a été décidée afin de suivre l’évolution et la maîtrise de l’épidémie, qui demeure limitée actuellement à la commune de San Pedro. Il a aussi fait cas de compensations prévues pour les éleveurs dont les bêtes seront abattues, et non un dédommagement complet pour les pertes subies. Un communiqué de presse du Ministre des Ressources Animales et Halieutiques en date du 27 août, avait donné l’alerte. En attendant la mise en application de l’abattage systématique des bêtes, nos sources nous indiquent que des éleveurs sont entrain de vendre à perte leurs animaux, aux consommateurs et restauratrices.
SORY BLINTIAKA
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