Ouattara à Odiénne : il faut arrêter la division, éviter de lancer des propos qui ne correspondent à rien du tou‏t

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Yacouba Sangaré (Le Patriote) : Excellence  M. le Président de la République, vous l’avez dit tantôt, cette visite est mémorable pour vous. Quelles sont justement les images fortes qui restent gravées dans votre mémoire au moment de quitter le Denguélé ?

  Je vais vous le dire sincèrement. J’ai été quand même bouleversé à Gbéléban quand le jeune Amadou (Coulibaly) nous a relatés ce qui est arrivé à ma mère. C’était des moments très douloureux pour nous. C’était un moment vraiment difficile. Mais, fondamentalement, l’amour des populations ici ne m’a jamais fait défaut. Je dois dire que j’ai beaucoup de chances d’avoir une telle affection de mes parents maternels. Je me souviens de combien ma mère était attachée à Odienné. Tout le temps qu’elle passait ici, elle allait dans toutes les familles  pendant les fêtes. Et pendant le mois de ramadan, même si c’était un carton de sucre, elle  faisait des dons aux familles. Elle les envoyait elle-même, quand elle le pouvait ou envoyait des gens. Elle était présente également toutes les cérémonies, par exemple les mariages. Bref, je peux vous parler de ça durant des heures et des heures. Je bénéficie un peu de son image et des œuvres qu’elle  a eu à faire pour ses frères et sœurs de cette région et qui me le rendent d’ailleurs bien, tous  sans exception. A commencer par mes frères qui sont à Gbéléban, et aussi Mme le maire d’Odienné, qui fait un travail remarquable. Je me réjouis aussi de savoir que dans la région, nous avons quatre  femmes qui sont maires. Je crois que c’est du jamais vu en Côte d’Ivoire. Pour moi qui suis pour la politique du genre, je m’en félicite et je dis aussi que c’est chez moi que ça se passe (rires). Je suis très fier de ça.  En matière de gestion communale, je pense que Nassénéba Touré fait un bon travail, ainsi qu’Affoussy Bamba au niveau du gouvernement. Nous sommes fiers de cette municipalité. Quand je vois Odienné que j’ai visitée en 2010 pendant la campagne (électorale) et Odienné d’aujourd’hui, c’est vraiment une métamorphose. Et je suis sûr que dans deux ou trois ans quand je reviendrai ce sera encore bien meilleur. N’est-ce pas Mme le maire ? Nous vous donnerons les moyens pour le faire, parce que vous le méritez.

Yacouba Sangaré (Le Patriote) : Après l’Appel de Daoukro lancé le 17 septembre 2014 par votre aîné le président Henri Konan Bédié, vous avez lancé aujourd’hui (ndlr : dimanche 24 mai 2015) ce que l’on pourrait appeler, avec votre permission, l’Appel d’Odienné, dans lequel vous demandez aux populations d’exiger du concret aux candidats à l’élection présidentielle d’octobre prochain. Est-ce à dire que vous avez le sentiment que vos potentiels adversaires à ce scrutin vendent des illusions aux Ivoiriens ?

Vous avez dit qu’après l’Appel de Daoukro, il y a maintenant l’Appel d’Odienné. Vous savez, moi, j’ai décidé de faire de la politique parce que je voulais apporter une contribution à mes concitoyens et mon pays. Ce n’était pas pour avoir un poste. Je l’ai dit pendant la campagne de 2009 et 2010. Je ne souhaite pas me répéter. J’étais très à l’aise à Washington. En tant que directeur général adjoint du FMI, je touchais mieux que Bill Clinton qui était président des Etats-Unis. Ce n’était pas une question d’argent ou de poste. Mais, je voulais aider mes concitoyens. J’ai emmené des projets, un programme. J’ai dit comment j’allais le financer. Des gens ont pensé que c’était impossible. Maintenant, nous faisons plus de projets et de financements que prévu. Je veux que ceux qui aspirent à cette haute fonction, donc à la confiance des Ivoiriens soient plus sérieux dans ce qu’ils vont proposer à nos concitoyens. Je pense que les Ivoiriens sont mûrs. Il ne s’agit pas seulement des jeunes, mais également les vieux. Nous avons plus d’un demi-siècle d’indépendance. Dans cette campagne, uattt. Et il faut apporter du concret aux Ivoiriens et dire ce qu’on va  faire pour eux. Et ce concret, ce n’est pas seulement le matériel. Il y a aussi l’affection, l’amour, la réconciliation. C’est tout ça qui fait une nation et ce que je voudrais dire c’est que nous devons avoir des hommes politiques d’une race nouvelle qui pense d’abord aux populations plutôt que de penser à eux-mêmes. Cela est très important. Je souhaite qu’après moi, ce soit vraiment une nouvelle génération d’hommes politiques qui va en faire en sorte de continuer à servir le peuple, et non pas se servir comme le président Houphouët le disait. Ils ne doivent pas servir leurs parents, ou leurs amis. Ils doivent plutôt servir le peuple, tous les Ivoiriens partout en Côte d’Ivoire. Je vous remercie.

Aboubakar Ouattara

Lementor.net

 

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