Les forces de sécurité de notre pays à genoux devant les “microbes »

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Et donc comme ça, les forces de sécurité ont été déployées contre les « microbes » pour une nième intervention, signe que ce phénomène et sa philosophie n’ont pas été encore perçus par ceux qui dirigent notre sécurité nationale. C’est connu. Une série de rafles, distillée par petite dose intelligente à travers la presse, comme quoi les forces de l’ordre sévissent en prenant le taureau par les cornes, fera comme d’habitude, depuis des années, place à un moment d’inactivité des agresseurs, un repos bien mérité puis ensuite les meurtres reprendront comme par enchantement. On appelle ça un déplacement habile du problème. Pendant que les Ivoiriens de plus en plus sont en droit de s’inquiéter pour leur sécurité. Les microbes semblent avoir rongé tout le système sécuritaire de notre pays à tel point que ces gamins de moins de 20 ans ne portent plus le masque pour pavaner dans les rues de la capitale économique du pays. Une rafle est en cours selon les dernières communications policières mais à quel dessin ? Laver le dessus de la plaie comme d’habitude, pendant ce temps en dessous le mal se transforme peu à peu en un cancer généralisé. Nous savons tous que les microbes opèrent dans des lieux précis, se retrouvent et se reposent dans des lieux connus. Les forces de l’ordre sont même très bien informées sur leurs lieux d’habitation. Et donc une rafle pour dire quoi ? Qu’on ne sait pas qui sont les microbes ? Et que de cette façon, on espère attraper les fautifs et les sanctionner ?  Non, nous pensons que cela relève d’une fuite en avant. Mais ce qui est aberrant est que n’importe quel criminel de cet acabit ne se trouvera pas dehors en ce moment précis sachant que le dernier meurtre aura irrité nos autorités qui comme on s’y attendait vont sévir en utilisant les même et vieilles méthodes : quelques cargots, des hommes en armes et le tour est joué. Le défi des microbes nécessitent plus que les rafles à coup de colère et de sang, généralement dans la panique pour contenter les populations excédées aussi bien par les microbes que par la réaction des forces de sécurité qui frise la démission. Oui sévir et à la même occasion rater les vrais « microbes », qui sont rentrés dans leurs coquilles en attendant que la tempête passe et sévir à nouveau, tuer les paisibles citoyens qui de jour en jour se disent ne plus être en sécurité. Ont-ils tort ? Le danger ici c’est de laisser la détresse grandir et la confiance en nos forces se détériorer jusqu’à ce que  cette population elle-même décide de se défendre ouvertement avec leurs propres moyens. En ce moment, les dégâts seront grands et regrettables. On n’avait pas besoin d’être un fin limier pour anticiper sur cette réaction énergique de nos forces policières qui il faut le dire inquiètent devant cet autre défi devenu insurmontable. Nous comprenons que l’escorte de véhicules officiels avec toute l’armada est plus facile que la neutralisation d’un réseau de drogues et de vol bien huilé qui obéit sans doute à une logique bien murie depuis des lustres. Mais pourquoi avons-nous donc des forces de sécurité si des cartels opèrent comme ils veulent ou ils veulent et quand ils veulent au détriment des populations et de leur quiétude ? Le Mexique aujourd’hui paye cher le laxisme sécuritaire des années soixante envers le grand banditisme au point où ce sont les agents des forces de sécurité dans ce pays qui sont exécutés chaque jour que DIEU fait par les microbes mexicains. On joue avec une bombe. Allons-nous attendre que les microbes s’en prennent aux différents symboles de notre pays avant de savoir que l’heure est grave ?

Le défi devient donc immense et est une interpellation pour les forces en charge de notre sécurité nationale de revoir leurs priorités et incruster en bonne place ce phénomène dans leur agenda, qui doit on le dire bénéficie de complicité. A quel niveau, nous ne saurons le dire. Qu’attend-on pour régler de façon ferme cette situation traumatisante pour les populations?

Hier, il fallait protéger nos frontières, qui le sont toujours avec nos forces républicaines. Le mal le plus imminent, considérable à la paix sociale venait de l’extérieur à cette époque. Aujourd’hui, triste est le constat qui veut que le mal se trouve en notre sein, en pleine capitale. La rhétorique qui veut que se soit pour ne pas endeuiller des familles qu’il fallait y aller mollement est passée voir dépassée car d’autres familles sont déjà endeuillées après les actes posés par ces délinquants.

Les mots sont pesés et bien pensés. Nous sommes en face d’une menace nationale et à grands problèmes il faut de grands moyens.

Qu’est ce qui justifie la persistance d’un tel phénomène ? C’est surement un manque cohérent et clair de plan pour en finir avec ce mal. Les microbes qui sont-ils ? Comment opèrent-ils ? Sont-ils récupères politiquement, économiquement? Nous sommes convaincus que nos forces de sécurité auront les plus belles réponses inimaginables pour répondre à ces questions. Mais sur le terrain ce qu’on constate c’est que cette force sécuritaire a du mal à contenir les assauts des « assaillants » des temps modernes. Aujourd’hui, parce qu’on a décidé de s’accommoder de ce fléau, des criminels en cagoule utilisent le phénomène pour faire encore plus de dégâts. Des crimes perpétrés attribués aux microbes, des vols de professionnels attribués aux microbes, des viols, tout y passe. Pourquoi ? Parce que le Tallon d’Achille de notre système sécuritaire avec la complicité des premiers responsables de notre police, gendarmerie et autres est devenu les « microbes ». Une aberration qui a besoin d’être solutionnée. Le nombre de morts ne servira à rien. La quantité de larmes versées par les parents des microbes n’est pas une solution durable. L’action contre les microbes doit être inscrite sur le long terme avec un vrai plan conduit par des hommes de terrain. Une analyse scientifique et une solution scientifique donc au problème en sera la solution. Le problème des microbes n’étant pas un problème de défense, il incombe au ministre de la sécurité de réunir urgemment autour de lui tous ses experts afin qu’une réflexion objective, loin des rafles, si ce n’est déjà fait, pour ouvrir la voie à la résolution définitive de ce mal.

Le passe-partout étant trouvé, il va falloir différencier les actes criminels de professionnels de ceux criminels de microbes, qui sont utilisées largement pour des règlements de compte selon nos informations. La force sécuritaire Ivoirienne lentement et silencieusement s’est rendue la tâche difficile en décidant de ne pas agir quand il le fallait, juste un peu plus tôt. Aujourd’hui, pour en finir avec ce phénomène il faut en plus d’une action policière une vision sociale pour sortir ces enfants de la précarité afin de les libérer de ces mains obscures qui souhaitent et travaillent pour les garder dans les rues pour y semer désolations et peine. A quelle fin ? Mercantile ? Politique ? Seul le temps nous dira.

La bêtise qui veut que chaque Ivoirien se procure une machette pour répondre à l’action des microbes est tout aussi répréhensible que les faits et crimes provenant des microbes. Le fautif dans cette affaire à un seul nom : notre système de sécurité intérieure qui englobe plusieurs structures. Disons tout net cette vérité. Il ne s’agit pas de prendre des décisions sans fin mais il est important de les appliquer.

La solution de ramener les FRCI sur le terrain n’est pas idéale non plus parce qu’elle a l’inconvénient de militariser la vie sociale. Ce qui est à éviter par tous les moyens. Des gens sont payés pour penser à la sécurité intérieure qu’ils s’y mettent et de manière efficace à la résolution de cet autre défi.

Entre temps, que faire lorsque le système de sécurité d’un pays tousse devant une horde supposée de gamins ? On est en droit de nous inquiéter. Les rafles, encore et toujours les rafles. Ce n’est pas la solution. On rafle en Côte d’Ivoire depuis des lustres mais le banditisme va grandissant. Les éliminations physiques non plus. La solution se trouve dans la mise en place d’une vraie unité d’éradication de la délinquance dans notre capitale et les grandes villes du pays. Pas une unité pour tuer les délinquants comme le PC-Crise mais une unité qui se focalise sur les foyers de délinquants, empêchant dans un premier temps qu’ils puissent opérer effectivement sur le terrain. Ces unités existent il faut leur donner tout simplement de vrais moyens dont ils ont besoin. Sans moyens rien n’est possible. C’est en cela que nous disons que notre système sécuritaire a fléchit face aux microbes.

La rédaction

Lementor.net 

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