Procès de Simone Gbagbo – Refus de se présenter au tribunal : stratégie du ‘’ cabri mort n’a pas peur de couteau’’ ?

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« Condamnez-moi si vous voulez, mais arrêtez de me fatiguer! C’est de la foutaise. Ce n’est pas parce que vous êtes juge que vous avez le droit de faire n’importe quoi. Je ne vous permets pas de me parler sur ce ton ». C’est en ces termes que l’ex-première Dame, la ‘’Dame de fer’’ comme certains aiment l’appeler, Simone Ehivet Gbagbo s’est adressée au juge Boiqui Kouadjo qui lui demandait de s’asseoir lorsqu’elle a voulu quitter le tribunal en plein procès, le mardi 29 novembre dernier. Il faut rappeler qu’elle purge déjà une première peine de 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », prononcée en 2015. Pour un second jugement pour cette fois, son implication présumée dans des tirs d’obus sur le marché d’Abobo, lors de la crise postélectorale en novembre 2010, et pour sa participation à une cellule qui organisait des attaques menées par des milices et des membres des forces armées proches du régime, Mme Gbagbo est jugée depuis le 31 mai 2016. Se sentant cernée de toutes parts et prise comme un rat, toute retraite coupée avec déjà 20 ans, l’ex-première Dame accusée de ‘’crimes contre l’humanité’’, a choisi d’adopter la stratégie du ‘’ cabri mort n’a pas peur de couteau’’. Expression qui signifie en Côte d’Ivoire « Il n’y a plus d’espoir donc je fais ce qui me plait ». Ainsi, sur le conseil de ses avocats qui avaient annoncé qu’ils suspendaient leur participation en raison de l’impossibilité de faire témoigner certaines personnalités, elle a refusé de comparaitre. Ces personnalités sont, l’actuel Président de l’Assemblée Nationale, Soro Guillaume Kigbafori, l’ancien Premier Ministre Jeannot Kouadio Ahoussou, l’ex-Ministre Charles Koffi Diby et l’ex-Chef d’Etat-major de l’armée ivoirienne, le Général Philippe Mangou. Elle a donc refusé la sommation qui lui était faite de se présenter mercredi dernier au tribunal, pour la poursuite de son procès. « Comment voulez-vous que je me présente à l’audience sans ma défense ? », a-t-elle dit à l’huissier chargé de lui transmettre la convocation. En réplique, le Procureur Aly Yeo a menacé : « Si les avocats de Mme Gbagbo ne se présentent pas,  nous allons commettre des avocats d’office et poursuivre le procès sans elle ». A sa suite, le Président de la Cour, le juge Boiqui Kouadjo, après avoir constaté l’absence de l’accusée ainsi que celle de ses avocats à l’audience, a déclaré : « Nous passerons outre sa présence pour les débats. Le procès est renvoyé au mardi 6 décembre ». Ces crimes dont elle est accusée, ont été commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois, après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de son adversaire, Alassane Ouattara, à la présidentielle de novembre 2010. Mme Gbagbo, en suivant toutes les sautes d’humeur et les sorties de ses avocats qui se soldent par des suspensions d’audience, alors qu’après, eux retournent dormir tranquillement chez eux, ne fait que retarder son jugement et augmenter le nombre de jours, de semaines et de mois de détention. Ce qui n’est pas son souhait, nous en sommes certains, car personne ne souhaite demeurer en prison. Déjà, cinq longues années sont passées. L’ex-Président Laurent Gbagbo, son épouse Simone Gbagbo 1ère Dame et le FPI, ne sont plus au pouvoir et pourtant, le ciel n’est pas tombé sur la Côte d’Ivoire. Du temps est passé et le temps continue de passer. Il est aussi temps que chacun ravale son ‘’égo’’ pour laisser place à la raison et voir faire les choses. Au bout de tout cela, pour la paix et pour la cohésion entre tous les fils de ce pays, une clémence présidentielle peut intervenir à tout moment, pour apaiser un tant soit peu, des cœurs.

Khalil Ben Sory

Lementor.net

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