La libération de Pascal Affi N’Guessan, l’ex-patron du Front populaire ivoirien, risque de déclencher un tsunami qui devrait exploser les tous prochains jours au sein de la direction du Fpi. En effet, pour beaucoup de partisans de l’actuel président par intérim, Miaka Ouréto, aux commandes du parti depuis la chute du régime Gbagbo en 2011, et l’arrestation de toute la direction du parti qui s’en est suivi, le retour d’Affi à la vie politique, pose déjà un gros problème. Miaka va-t-il continuer à tenir la barre jusqu’au prochain congrès, où cédera-t-il les manettes au président légitime ? Manifestement, les échos qui nous parviennent des milieux de décision des refondateurs, sont très divergents. Deux blocs commencent petit à petit à se constituer. Celui derrière de Miaka (on s’y attendait plus ou moins) face à des pro Affi, dont le gros du contingent est constitué des ex détenus. Ces derniers seraient partisans de l’avènement d’une ligne nouvelle ligne politique, plus ouverte au dialogue avec les autorités, plus souple et surtout moins figées sur les revendications brandies depuis toujours par l’actuelle direction. Le groupe Affi est convaincu que seule la poursuite des négociations peut permettre d’obtenir la libération de Simone Gbagbo et de Blé Goudé, le retour de Katinan Koné, Lazare Koffi Koffi, pour ne citer que les cadres de l’ancien parti les plus en vue, toujours privés de liberté. Quant au dossier Gbagbo Laurent, les partisans de l’ancien Premier ministre de la Refondation, sont convaincus qu’il est fallacieux et inconséquent de continuer de le poser comme préalable à toute participation au dialogue politique ouvert par le gouvernement. ‘‘Le Fpi doit désormais se présenter comme un partenaire ouvert à un dialogue franc et sincère avec le pouvoir. Nous ne sommes pas des revanchards », avait déclaré Affi N’Guessan lors de la cérémonie au siège de son parti, juste après leur sortie de prison. Dans le camp de partisans de Miaka, on interprète cette vision comme une traitrise et une opération de déstabilisation ourdie par ‘‘d’anciens tolards’’ désormais manipulés par le pouvoir. ‘‘ Nous les voyons venir. C’est une véritable Opa qu’ils sont en train de lancer contre le parti. Nous savons qu’ils agissent aux ordres de leurs libérateurs. Mais le Fpi, parti de combat pour la liberté du peuple ivoirien, a déjà traversé et vaincu plusieurs actions de déstabilisation. Nous sommes prêts’’, martèle un virulent proche de Miaka Ouréto.
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