Le constat est flagrant. La démobilisation a gagné le rang et le cœur des militants du Rassemblement des Républicains(RDR). Et ils ne s’en cachent pas. A chaque tribune, ils s’empressent de le clamer haut et fort. Conséquence directe : le parti qui, au mois de septembre prochain, va souffler ses 20 bougies, donne de lui la fâcheuse impression d’être plongé dans un lourd sommeil. D’être tétanisé par l’inaction, l’immobilisme, d’être en proie à des dissensions internes, notamment entre le sommet et la base, fruit de ce mépris oublieux que croient déceler en l’actuelle équipe dirigeante, les nombreux militants, qui se disent royalement snobés par ceux qu’ils ont contribué à faire roi. Pour la majorité d’entre eux, le cœur semble n’être plus à l’ouvrage. Et cela est la première réelle menace à laquelle le parti au pouvoir doit faire face, à quelques 18 mois de la prochaine joute présidentielle. L’euphorie d’une victoire, il est vrai fort bien mérité, avait suscité beaucoup d’espoir individuel, mais aussi beaucoup d’appétits personnels. Après quelques années d’exercice du pour voir, le désenchantement se perçoit aisément chez certains militants, qui pensent à tort ou à raison avoir tout donné, voire même tout sacrifié. L’heure de la récompense sonnée, ils disent déplorer que les cadres se soient attribués des parts léonines du gâteau. Mieux, ils se sont faits de nouveaux amis, et ne prennent même plus les appels téléphoniques de leurs camarades et amis des heures chaudes. Cela est une réalité qui crève les yeux pour bon nombre observateurs qui suivent au quotidien la vie du parti au pouvoir, en l’occurrence le guide religieux Cheik Boikari Fofana, qui au cours de sa récente sortie ne s’est pas fait prier pour décrier cette fâcheuse situation. Les militants, pour une frange importante ont été royalement oubliés. Le discours d’attente qu’on leur sert, depuis la prise du pouvoir a atteint la limite du convenable. Il faut maintenant sortir de la tour Eiffel de gloire pour prendre les préoccupations des militants de base en compte et préparer sérieusement les batailles de demain, qui seront certainement encore plus rudes. De ce point de vue, la remobilisation doit être le maître-mot de l’action des Républicains. Vu le profond sommeil dans lequel semble plongé le parti au pouvoir, la nécessité de mettre un rouleau compresseur en branle n’est même plus, aux yeux de bon nombre d’observateurs, discutable. Et cela passe par le pansement des plaies de la démobilisation des troupes. Cette remobilisation, si urgente soit-elle, passe par ailleurs, par la nécessaire régénérescence du personnel politique au RDR. Cette régénérescence est une planche de salut. Elle est de nature à lui donner du muscle et du relief pour les combats futurs, mais aussi à minimiser les problèmes de personnes qui fragilisent la cohésion interne du parti. Rien donc ne devrait la retarder encore davantage. Un parti politique de l’envergure du RDR, sociologiquement majoritaire, ne peut se permettre de laisser sommeiller sa masse militante, avec le risque de se laisser surprendre, faute de mobilité. Les réalités d’une élection comme celle qui s’annonce en 2015 ne laissent aucune place à l’amateurisme et au dilettantisme. Il faut donc battre, à temps, le pavé de la remobilisation pour les élections de 2015.
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