Par La Rédaction | lementor.net
La sécurité demeure une préoccupation majeure en Afrique de l’Ouest, où les groupes armés islamistes continuent d’étendre leur emprise sur de vastes territoires. Dans le Sahel, les organisations affiliées au JNIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) multiplient les attaques, implantent des réseaux de contrôle territorial et imposent leur influence à des communautés déjà fragilisées par la pauvreté et l’absence d’État. Cette progression s’accompagne d’un climat d’insécurité permanente, entraînant des déplacements massifs de populations et un effritement de la confiance envers les institutions nationales.
La stratégie de ces groupes repose sur une double approche : la violence armée et l’implantation sociale. En multipliant les incursions contre les forces de sécurité et en s’attaquant aux villages isolés, ils visent à briser les capacités de riposte tout en instaurant une présence durable. Dans certaines zones reculées, leur autorité supplante celle de l’État, au point de dicter les règles de la vie quotidienne, d’imposer des prélèvements ou de réguler les conflits locaux. Ce phénomène témoigne d’un glissement progressif vers des zones grises où l’autorité centrale n’exerce plus qu’une influence symbolique.
La menace ne se limite pas au cœur du Sahel. Plus au sud, le nord du Bénin illustre la réalité inquiétante de l’expansion jihadiste. Les attaques y sont devenues régulières, forçant des milliers de civils à quitter leurs foyers. La fragilité des frontières, la porosité des réseaux de contrebande et l’absence d’une réponse régionale coordonnée accentuent la vulnérabilité de ce territoire charnière. Le pays, jusque-là relativement épargné, doit désormais affronter les mêmes défis sécuritaires que ses voisins sahéliens, avec le risque de voir s’installer durablement des foyers d’instabilité.
Face à cette situation, les initiatives locales et internationales peinent à contenir l’avancée des groupes armés. Les forces armées nationales manquent de moyens, tandis que les alliances régionales se heurtent à des divergences politiques et stratégiques. La coopération internationale, bien que présente, reste insuffisante pour répondre à l’ampleur de la menace. Pendant ce temps, les populations civiles demeurent les premières victimes de ce climat de violence, prises entre l’insécurité permanente et l’incertitude d’un avenir marqué par l’exil ou la précarité.
La persistance de cette menace met en lumière la nécessité urgente d’une stratégie globale qui combine sécurité militaire, développement économique et reconstruction de la confiance sociale. Tant que ces dimensions ne seront pas intégrées, les victoires ponctuelles resteront fragiles et l’ombre du jihadisme continuera de s’étendre sur l’Afrique de l’Ouest.
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