Par Jean Pierre Assa | Lementor.net
La santé publique en Afrique de l’Ouest se retrouve de nouveau au centre des préoccupations avec la recrudescence des menaces liées aux fièvres hémorragiques. La fièvre de Lassa, endémique dans plusieurs pays de la sous-région, mobilise aujourd’hui une réponse régionale coordonnée. Le Ghana, le Liberia, le Nigeria et d’autres États ont décidé d’accélérer la préparation vaccinale afin de contenir la propagation de ce virus qui, chaque année, cause des centaines de décès et fragilise davantage des systèmes sanitaires déjà sous pression.
Les ministres de la santé réunis à Abidjan ont insisté sur la nécessité d’investir dans les infrastructures de laboratoire, de renforcer les essais cliniques et de doter les autorités de régulation des outils nécessaires pour superviser et valider les futurs vaccins. La sensibilisation des communautés, souvent premières victimes de la désinformation et des pratiques traditionnelles de soins, figure également au cœur des priorités. L’objectif est de bâtir une riposte crédible qui combine innovation scientifique et ancrage social, condition indispensable pour gagner la confiance des populations.
Parallèlement, des inquiétudes persistent concernant Ebola et d’autres fièvres hémorragiques. Des cas suspects recensés dans certaines zones rappellent que la menace reste permanente et qu’aucun relâchement n’est permis. Les leçons des épidémies passées démontrent que la rapidité de détection et de réaction fait toute la différence entre une crise maîtrisée et une catastrophe sanitaire. Les experts craignent que la coexistence de plusieurs menaces infectieuses dans la région ne mette à rude épreuve des services de santé encore fragiles.
Cette situation met en évidence un enjeu plus large : la résilience des systèmes de santé ouest-africains face aux crises récurrentes. Les promesses de coopération et les plans stratégiques doivent désormais se traduire en actions tangibles, car la multiplication des alertes sanitaires souligne l’urgence d’une préparation collective et durable. Entre la course aux vaccins, la mobilisation des financements et la nécessaire implication des populations, l’Afrique de l’Ouest se trouve à un moment décisif où la santé devient autant une question de survie que de sécurité régionale.
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