Par AN | Lementor.net
L’Afrique vient de se doter d’un nouvel outil stratégique pour accélérer la transformation de ses systèmes de santé. L’Académie africaine des sciences de la santé (AAHS) a été lancée officiellement, ce samedi 29 novembre 2025, en marge du premier Sommet africain dédié aux systèmes de santé et à la souveraineté sanitaire. La cérémonie a réuni plusieurs responsables marocains, dont les ministres Amine Tahraoui et Azzedine El Midaoui, ainsi qu’un parterre d’experts venus de l’ensemble du continent.
Pensée comme un levier de souveraineté sanitaire, cette nouvelle institution vise à impulser une dynamique de recherche, d’innovation et de formation entièrement centrée sur les réalités africaines. Soutenue par la Fondation Mohammed VI des Sciences et de la Santé, l’AAHS ambitionne de fédérer des compétences scientifiques issues de multiples disciplines pour bâtir des réseaux panafricains solides et capables de porter des projets de recherche d’envergure.
Le président de l’Université Mohammed VI des sciences et de la santé, Pr Mohamed Adnaoui, a annoncé l’entrée en activité immédiate de l’Académie.
« L’institution est prête à fonctionner, avec un conseil d’administration opérationnel et une structure administrative installée », a-t-il assuré, soulignant que les premières actions débuteront dès le lendemain. Bourses, programmes de mobilité, formations spécialisées : plusieurs chantiers sont déjà en préparation avec les partenaires africains.
Parmi les priorités affichées : permettre aux jeunes médecins de se former dans leur pays avant de bénéficier, à Dakhla, de modules avancés en robotique médicale, simulation ou technologies de pointe, avant leur retour pour finaliser leur spécialité. Une démarche qui s’inscrit pleinement dans les principes de la coopération Sud-Sud défendue par le Maroc.
L’Académie entend également renforcer les capacités locales grâce à de nouveaux partenariats scientifiques, notamment avec l’Organisation mondiale de la Santé et des acteurs de l’industrie pharmaceutique. L’objectif est clair : favoriser l’émergence de solutions innovantes, moderniser les politiques de santé publique et améliorer la préparation du continent face aux crises sanitaires.
L’un des piliers structurants de l’AAHS sera la création d’une plateforme de Big Data sanitaire, destinée à collecter, analyser et interpréter des volumes massifs de données pour éclairer les décisions publiques. Ce dispositif servira aussi à anticiper les risques sanitaires, à suivre l’évolution des maladies et à observer les impacts environnementaux sur la santé.
En choisissant Dakhla pour abriter cette institution, les initiateurs entendent inscrire l’Académie au cœur des dynamiques africaines et internationales. La ville, en plein essor, se positionne comme un hub de rencontre pour les chercheurs, les décideurs politiques et les acteurs de la santé.
L’AAHS prévoit d’organiser régulièrement colloques, formations certifiantes et rencontres scientifiques afin de créer une plateforme d’échanges et de partage d’expertise. Son ambition ultime : contribuer à faire de l’Afrique un acteur reconnu de l’innovation médicale mondiale, et soutenir durablement l’amélioration de la santé des populations.
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