Par AN | Lementor.net
Invité de l’émission La Quotidienne de Théophile Kouamouo, l’ancien ministre Ahoua Don Mello a livré une analyse qui pourrait bousculer les stratégies de l’opposition ivoirienne. Face aux incertitudes juridiques et administratives qui pèsent sur Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, il les exhorte à envisager une « candidature de précaution » afin d’éviter un vide politique lors de la présidentielle d’octobre 2025.
Pour Don Mello, les deux figures majeures de l’opposition risquent de se retrouver hors course en raison de leur radiation des listes électorales : Gbagbo pour motif judiciaire, Thiam pour dossier administratif incomplet. « Je soutiens ces candidatures, mais je ne suis pas le Conseil constitutionnel. J’ai proposé une candidature de précaution afin que, si nous ne sommes pas retenus, nous ne soyons pas absents de l’élection », a-t-il expliqué.
Prenant l’exemple de Vladimir Poutine, qui avait laissé son dauphin accéder au pouvoir avant de revenir au sommet de l’État russe, Don Mello plaide pour un choix stratégique et temporaire. Selon lui, l’opposition doit savoir s’unir derrière un autre porte-drapeau si la justice bloque les ambitions de ses deux leaders.
« Même si vous choisissez un perroquet soutenu par le PDCI et le PPA-CI, ce perroquet peut gagner l’élection », a-t-il lancé, convaincu que la victoire repose moins sur l’identité du candidat que sur la force du Front commun.
Il met en garde contre le risque de chaos si l’opposition s’entête dans une impasse : « Si nous voulons éviter à la Côte d’Ivoire un bain de sang, c’est la seule alternative. Elle coûtera moins cher et permettra en deux mois d’assurer l’alternance et d’ouvrir la voie à une transition démocratique », a-t-il insisté.
La présidentielle d’octobre 2025 s’annonce déjà sous haute tension. L’opposition conteste la candidature d’Alassane Ouattara à un quatrième mandat, qu’elle juge anticonstitutionnelle, et dénonce une instrumentalisation de la justice. Le pouvoir, lui, appelle au respect des institutions et invite ses adversaires à présenter des candidatures recevables.
Le Conseil constitutionnel doit publier la liste définitive des candidats le 10 septembre. Une échéance décisive pour savoir si les poids lourds de l’opposition pourront ou non briguer la magistrature suprême.
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