Par CB
En Côte d’Ivoire, l’unité du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) autour de la figure de Laurent Gbagbo semble vaciller. Ce mercredi 23 juillet 2025, Ahoua Don Mello, vice-président du parti en charge du panafricanisme, a officialisé sa candidature à la présidentielle du 25 octobre, dans un entretien exclusif accordé à Jeune Afrique. Une annonce qui sonne comme un séisme dans les rangs d’un parti longtemps porté par le slogan : « Gbagbo ou rien ».
Ce choix, Ahoua Don Mello le justifie par la nécessité d’éviter l’impasse politique et la stratégie de la chaise vide, alors que Laurent Gbagbo demeure inéligible à ce jour en raison d’une condamnation judiciaire prononcée en 2018. “Il faut trouver une alternative crédible si l’impasse juridique persiste”, a-t-il expliqué, plaidant pour une approche pragmatique au sein du parti.
Un débat interne pour sortir de l’impasse
Avant de valider définitivement sa candidature, Ahoua Don Mello a toutefois appelé à l’ouverture d’un débat interne structuré au sein du PPA-CI. Objectif : recueillir l’avis des différentes sensibilités du parti afin de dégager un consensus large, plutôt qu’un passage en force.
Dans une lettre adressée aux instances du parti le 11 juillet, l’ancien ministre des Infrastructures proposait déjà que plusieurs cadres du PPA-CI puissent se porter candidats, au cas où le président Gbagbo ne serait pas rétabli sur la liste électorale. Une idée qui avait suscité de vives discussions, certains y voyant une remise en cause de l’autorité historique du fondateur.
Mais Ahoua Don Mello voit plus loin que les querelles internes. Son ambition affichée est de réunir les forces de la gauche ivoirienne autour d’un projet commun. Il affirme avoir eu des échanges avec Pascal Affi N’Guessan, Simone Gbagbo, Mamadou Koulibaly, ou encore des émissaires liés aux BRICS, en vue d’une plateforme politique élargie.
“Le moment viendra où il faudra conjuguer nos énergies et s’aligner derrière le profil le plus rassembleur”, a-t-il déclaré, laissant entendre qu’un front commun pourrait émerger, au-delà des clivages habituels.
Cette démarche pourrait redessiner les contours de la scène politique à gauche, dans un contexte où l’absence potentielle de Gbagbo dans la course électorale pourrait laisser un vide que plusieurs entendent bien occuper.
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