Au terme de sa récente visite d’état dans le Gbêkê, le président Alassane Ouattara a réitéré sa volonté de respecter le cadre tracé par la constitution ivoirienne en organisant effectivement les prochaines élections présidentielles en octobre 2015.mais avec quelle Commission électorale la Côte d’Ivoire va-t-elle négocier cet autre rendez-vous crucial ? La question fait déjà débat, tant au niveau de la classe politique que de la société civile. Avec cependant une constante : la Cei actuelle doit être restructurée. entre société civile et la classe politique, la bataille semble déjà engagée sur les réformes qui doivent être opérées au niveau de la Cei. Pour la société civile, il faut libérer cette institution chargée d’organiser les élections de l’emprise des partis politiques. Parce que la recette issue des accords de Linas Marcoussis qui a entraîné la recomposition de la Commission électorale aurait montré ses limites lors des dernières élections présidentielles. Où les divergences entre les politiques ont provoqué une crise au sein de l’institution, laquelle a débouché sur son implosion. Conséquence, résultats contradictoires entre la Cei et le Conseil constitutionnel et la crise post-électorale. Il faut dire que la société civile n’est pas à sa première tentative dans sa volonté de contrôler la Cei. Déjà sous Gbagbo, elle avait tenté le coup. Mais elle n’a pu rassurer et convaincre la classe politique sur sa neutralité et sa capacité à diriger équitablement le processus électoral. Y parviendra-t-elle en 2015 ?rien n’est moins sûr, et pour au moins deux raisons. Le contexte de suspicion dans lequel se sont déroulées les élections de 2010 n’a pas changé et ne devrait pas évoluer avant 2015. La rupture de confiance est telle que l’on imagine difficilement que la classe politique s’accorde autour d’une personnalité neutre pour diriger cette institution. Ensuite, les acteurs politiques continuent d’accorder une importance cruciale à la recomposition de la Cei. Convaincus qu’ils sont qu’il faut être à l’intérieur pour mieux la contrôler.
Au pas de course
La restructuration de la Cei est déjà engagée. Certes, ce n’est pas encore officiel, mais la réflexion a déjà commencé au sein des partis politiques où, de façon informelle, on essaie de dessiner les contours de la nouvelle Cei. Le président Ouattara et le président bédié en parlent selon certaines indiscrétions. Car pour respecter le calendrier constitutionnel comme le veut le chef de l’état, il faut déjà commencer à préparer les élections. Or la seule institution à laquelle cette charge est dévolue reste la Cei. Qui doit donc engager la révision du listing électoral en réglant définitivement les cas litigieux de personnes qui n’ont pu prendre part à la dernière élection parce que figurant sur une liste dite grise, régler également la situation des nouveaux majeurs. On comprend dès lors que l’année 2014 qui pointe du nez sera une année charnière. Car avec la fin des élections de sortie de crise, le mandat de l’actuelle Cei est bel et bien terminé. Une nouvelle Cei restructurée doit voir le jour. Mais cela ne peut se faire sans un texte fondateur qui va préciser sa composition, ses attributions et son fonctionnement. Ce texte est une loi organique qui doit nécessairement être approuvé par la majorité absolue des membres de l’assemblée nationale. Compte tenu des échéances et des opérations à réaliser dans le cadre des préparatifs des élections, il aurait été souhaitable que cette loi soit soumise à l’assemblée nationale au cours de sa session actuelle. Car la reporter à la prochaine session ordinaire d’avril 2014 risquerait de raccourcir les délais davantage. Mais ici encore, se pointe un autre obstacle. Pour des élections apaisées, la nomenclature de la nouvelle Cei devrait faire l’objet d’un consensus entre les acteurs politiques. Toute chose qui nécessite des discussions préalables entre le pouvoir et l’opposition.
Solution très probable
Selon des sources dignes de foi, les partis politiques pourraient constituer l’ossature principale de la nouvelle Cei. Mais qui va siéger au sein de la commission centrale ? Le Fpi qui a boycotté toutes les élections et qui n’a aucun élu peut-il y siéger ?sur cette question, on s’accorde à dire que même si le Fpi n’est pas représenté à l’assemblée nationale, ce parti qui a fait un bon score lors de la présidentielle a fait la preuve de son implantation et mérite de siéger à la Cei.
Quid des ex-forces nouvelles ?
Politiquement, cette entité n’existe plus. Les cadres de ce mouvement politique se sont fait élire sous la bannière rdr aux récentes élections locales. La proposition qui pourrait être faite est de repartir les cartes de la représentation à la Cei entre les groupements politiques que constituent le rhdp d’une part et le Cnrd d’autre part. Quant au débat sur l’identité de qui sera le futur président de la Cei, il semble résiduel dès lors qu’on s’est accordé sur l’essentiel. Le président Youssouf bakayoko qui continue de bénéficier de la confiance du président Ouattara et de bédié pourrait être reconduit pour avoir déjà fait ses preuves en restant digne, ferme en dépit de la menace qui planait sur sa tête lors de la présidentielle passée. En tout état de cause, les débats sur la nouvelle Cei devraient aller très vite dans les prochains mois.
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