Près de quatre mois après son éviction de la Primature, l’ancien Premier ministre malien Choguel Maïga a pris la parole pour la première fois ce samedi à la Maison de la presse de Bamako. Face aux médias nationaux et internationaux, il a vivement critiqué la gestion de la transition par le colonel Assimi Goïta, dénonçant un climat de confusion et un manque de transparence au sommet de l’État.
Selon lui, le pouvoir actuel est marqué par une absence de coordination et des décisions majeures prises en dehors des circuits institutionnels. Il a fustigé un dysfonctionnement au sein du gouvernement, où des cas d’insubordination se multiplient, illustrant ce qu’il décrit comme un « navire qui tangue ». Pour Choguel Maïga, ces pratiques remettent en cause les principes démocratiques et fragilisent la transition.
L’ancien Premier ministre a également dénoncé des “arrestations extrajudiciaires” et un “acharnement” contre ses partisans, mettant en garde contre une gouvernance fondée sur la peur et la répression. Il a exhorté la junte à faire preuve de rigueur et de transparence pour garantir un retour à l’ordre constitutionnel.
“Tout pouvoir qui tombe dans l’abus finit toujours par chuter”, a-t-il averti, soulignant que la stabilité du pays ne peut être assurée par la terreur. Cette prise de parole marque un tournant dans les tensions entre l’ancien chef du gouvernement et les autorités militaires, illustrant une fracture grandissante au sein du pouvoir malien.
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