Par CB
La Côte d’Ivoire perd chaque année des milliers d’hectares de forêts, malgré des discours engagés et des projets de reboisement soutenus par des partenaires internationaux. Le pays, qui abritait dans les années 1960 plus de 16 millions d’hectares de forêts, n’en conserve aujourd’hui qu’un peu plus de 2 millions. Ce constat dramatique est le résultat d’un modèle économique extractiviste peu soucieux de l’équilibre environnemental, combiné à une pression démographique galopante.
La déforestation massive trouve ses causes dans une agriculture extensive qui repose encore largement sur la coupe et la brûlure, notamment dans la production du cacao, principale source de revenus d’exportation. À cela s’ajoute la prolifération de l’orpaillage illégal, particulièrement dans les régions forestières de l’ouest, qui détruit sols, rivières et biodiversité dans un silence coupable. Les forêts classées, censées être protégées, sont devenues des zones de non-droit, grignotées par des exploitants artisanaux et parfois par des projets industriels soutenus sans étude d’impact sérieuse.
Le changement climatique aggrave cette vulnérabilité environnementale. Les saisons agricoles ne répondent plus aux cycles traditionnels. Les pluies arrivent de manière brutale et imprévisible, provoquant inondations, glissements de terrain et pertes de récoltes. Abidjan, Yamoussoukro, Korhogo — aucun centre urbain n’échappe aujourd’hui à ces épisodes d’intempéries de plus en plus violents. L’insécurité alimentaire devient une réalité dans plusieurs régions du pays.
Face à cela, des initiatives émergent. Le Programme national de reboisement vise à planter 100 millions d’arbres d’ici 2030. Des ONG locales sensibilisent les jeunes à l’éducation environnementale. Des projets pilotes d’agroforesterie sont en cours dans le Moronou et la région du Cavally. Mais ces efforts restent encore trop fragmentés pour constituer une réponse systémique.
Le développement durable ne peut être un slogan de circonstance : il doit être intégré à la stratégie économique nationale, aux politiques foncières, et aux plans d’éducation. L’environnement n’est pas un luxe pour pays riches — c’est une condition de survie pour les générations ivoiriennes futures.
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