Une campagne d’enrôlement bien accueillie par les habitants
Depuis le 14 mai 2025, la ville de Taabo, située dans le centre-sud de la Côte d’Ivoire, connaît une affluence particulière. Il ne s’agit pas d’un événement culturel ni politique, mais d’une vaste opération d’enrôlement à la Couverture Maladie Universelle (CMU) menée par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM). Installée au cœur du marché central, l’équipe mobile de la CNAM reçoit chaque jour des centaines de personnes venues s’inscrire afin d’obtenir leur carte CMU, sésame désormais indispensable pour accéder à des soins de santé abordables.
Cette campagne vise à accélérer l’inclusion sanitaire dans les zones rurales, où le taux d’enrôlement reste encore faible par rapport aux objectifs nationaux. Elle s’inscrit dans le cadre du Plan d’accélération de la CMU lancé par le gouvernement pour atteindre un taux de couverture de plus de 80 % d’ici 2026.
Une carte pour une santé accessible
Pour les habitants de Taabo, dont une majorité travaille dans l’agriculture ou dans l’économie informelle, cette opération est perçue comme une chance de sécuriser leur accès aux soins. Avec une cotisation annuelle très faible (1 000 FCFA par mois pour les travailleurs informels), la carte CMU permet de bénéficier d’une prise en charge partielle ou totale des consultations, médicaments essentiels et actes médicaux dans les établissements de santé publics agréés.
Nombre de bénéficiaires rencontrés sur place saluent l’initiative. « Avant, on ne pouvait pas aller à l’hôpital, surtout pour les enfants. Maintenant, avec la carte, on est soulagé », témoigne un père de famille venu avec ses deux enfants. Les agents de la CNAM sur le terrain expliquent en détail les étapes à suivre : prise de photo, saisie des données biométriques, remise de récépissé, puis récupération de la carte quelques jours plus tard.
Une mobilisation appuyée par les autorités locales
La préfecture, la mairie de Taabo, les chefs de villages et les responsables des centres de santé ont été étroitement associés à l’organisation de la campagne. Des messages de sensibilisation sont diffusés en continu sur les radios locales et dans les lieux de rassemblement pour encourager la population à s’enrôler massivement.
L’objectif est aussi de corriger les idées reçues selon lesquelles la CMU serait réservée aux fonctionnaires ou aux citadins. À Taabo, comme dans d’autres localités, la stratégie consiste à rassurer, expliquer et inscrire. Les autorités locales saluent également l’engagement du gouvernement pour rapprocher les services de santé des populations vulnérables, dans un pays où les défis sanitaires demeurent importants.
Un modèle à dupliquer dans d’autres départements
Face au succès de l’opération à Taabo, la CNAM envisage d’étendre cette formule de proximité dans plusieurs départements de l’intérieur du pays. La digitalisation progressive du processus d’enrôlement, l’appui logistique des communes, et l’implication des leaders communautaires sont autant de leviers qui pourraient permettre d’atteindre les objectifs de santé pour tous.
Alors que les maladies chroniques, les urgences obstétricales et les consultations pédiatriques pèsent lourdement sur les ménages ruraux, l’enrôlement massif à la CMU apparaît non seulement comme une réforme sanitaire, mais aussi comme une mesure de justice sociale.
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