Le Tribunal de première instance d’Abidjan a condamné, ce mercredi, Damana Adia Pickass, vice-président du Conseil stratégique politique du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI, opposition), à dix ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’État. Initialement, le ministère public avait requis une peine de vingt ans d’emprisonnement, mais le tribunal a partiellement écarté certaines charges, notamment celle de détention d’armes à feu de première catégorie, pour laquelle il a été déclaré non coupable.
Des Peines Lourdes, Mais Sans Mandat de Dépôt
Outre Damana Pickass, son co-accusé Ladjo Ipo a également écopé de dix ans de prison, tandis que cinq autres co-accusés ont été condamnés à cinq ans d’emprisonnement. Aucune peine n’a été assortie d’un mandat de dépôt, une décision que Me Sérikpa-Aka Roselyne, avocate de la défense, a qualifiée de « droit discrétionnaire » du juge.
En plus des peines de prison, les condamnés se voient interdits de paraître sur le territoire national, à l’exception de leurs régions d’origine, et privés de plusieurs libertés civiles pour une durée de dix ans.
Un Procès au Fort Enjeu Politique
À l’issue du verdict, Damana Pickass a immédiatement annoncé son intention de faire appel, dénonçant un jugement inéquitable. Son avocate, Me Sérikpa-Aka Roselyne, a fustigé un « procès politique », affirmant que « lorsqu’un procès est politique, la décision l’est tout autant ». Elle a assuré que toutes les voies de recours prévues par la loi seront exercées.
Un Soutien Inébranlable du PPA-CI
L’audience a été marquée par une forte mobilisation des cadres du PPA-CI, venus soutenir leur camarade. Parmi eux figuraient Pr Dano Djédjé, président exécutif du parti, Assoa Adou, ainsi que des personnalités influentes telles que l’ex-gouverneur de la BCEAO, Philippe-Henri Dacoury-Tabley, et Pierre Vincent Lokrou.
Une Affaire aux Répercussions Politiques Importantes
Les faits reprochés à Damana Pickass et à ses co-accusés remontent à la nuit du 20 au 21 avril 2021, lors de l’attaque d’un camp militaire à Abobo, au nord d’Abidjan. L’opposant est soupçonné d’avoir été l’un des commanditaires présumés de cet assaut.
Ce verdict, qui frappe une figure clé de l’opposition, ravive les tensions sur la scène politique ivoirienne. Il pose également la question de l’indépendance de la justice, alors que le pays se dirige vers de nouveaux enjeux électoraux.
Affaire à suivre…
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