par CB
Le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (MIRAH) est monté au créneau pour clarifier la situation autour du site de sa Direction régionale de Bouaké, objet de revendications foncières jugées illégitimes et infondées par l’administration.
Dans un communiqué officiel, le ministère exprime son indignation face à des déclarations d’un groupe d’individus affirmant que le terrain situé sur l’axe Bouaké–M’bahiakro (communément appelé « site Kennedy ») leur reviendrait de droit, sous prétexte d’un prêt fait à la SODEPRA, structure aujourd’hui dissoute. Une version que le MIRAH réfute vigoureusement, rappelant que ce site, d’une superficie initiale de 462 hectares, a été mis à disposition de l’État dès 1936, puis réservé officiellement au service d’élevage par l’arrêté N° 229/DOM du 28 avril 1950.
Une occupation légale et continue depuis 1950
Le MIRAH occupe légalement ce terrain depuis près de 75 ans, y développant successivement de nombreux projets : centre sérumigène, programme de sélection ovine, laboratoire vétérinaire, lutte anti-tsé-tsé, entre autres. La crise politico-militaire de 2002, qui a provoqué l’évacuation du site pour raisons sécuritaires, a été le tournant qui a vu renaître des convoitises foncières.
« Il s’agit de manœuvres opportunistes, initiées durant une période d’instabilité, et sans aucun fondement légal », précise le communiqué. Pire, des destructions volontaires ont été perpétrées récemment sur des bâtiments administratifs réhabilités à hauteur de 200 millions de FCFA par l’État, sans qu’aucune autorisation ne soit délivrée, ni notification adressée au ministère.
Des accords ignorés, des engagements piétinés
Pour faire face à ces agressions, le ministère rappelle qu’un accord clair avait été signé le 31 octobre 2017 en préfecture, en présence de toutes les parties concernées, y compris les contestataires actuels. Il actait notamment :
- L’arrêt immédiat de tout lotissement sur le site, selon les instructions du Président de la République ;
- La restitution de 38 hectares au MIRAH ;
- L’appui des services fonciers pour la régularisation juridique.
Malgré cela, une frange de la population continue d’entraver le processus, invoquant des décisions de justice jamais communiquées officiellement.
Le MIRAH non concerné par le litige villageois
Le ministère insiste : aucun contentieux n’oppose directement le MIRAH aux populations de Kouassiblékro, et encore moins à son ministre, Sidi Tiémoko Touré. Le litige en question oppose en réalité des individus engagés dans la vente illicite de terrains à leurs autorités coutumières légitimes. Le Chef de village de Kouassiblékro ainsi que le Chef Canton Faafoué reconnaissent d’ailleurs sans équivoque la propriété du site au MIRAH.
Le MIRAH déterminé à défendre son patrimoine
L’administration se dit prête à user de toutes les voies de droit pour faire valoir ses droits et protéger l’intégrité de son domaine foncier. « Ces terrains sont essentiels à la mission de développement de l’élevage et de la pêche au bénéfice des populations. Nous n’accepterons aucune tentative de spoliation », prévient le ministère.
Enfin, le MIRAH se réserve le droit d’engager des poursuites judiciaires contre toute atteinte à sa réputation, à celle de ses agents ou de son ministre.
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