Depuis l’annonce du renouvellement de la convention entre Corsair et plusieurs institutions ivoiriennes, un déferlement médiatique et politique s’est abattu sur le Sénat de Côte d’Ivoire et sa Présidente, Madame Kandia Camara. Pourtant, les faits sont têtus : le Sénat est loin d’être le seul signataire de cet accord, et la polémique qui lui est exclusivement rattachée relève davantage d’un acharnement ciblé que d’une réelle quête de transparence.
Une convention adoptée par tout l’appareil institutionnel
La signature initiale du Sénat avec Corsair remonte au 1er juin 2021, suivie d’un renouvellement en décembre 2022. Mais il serait malhonnête de s’arrêter là. Le même jour, le 6 décembre 2022, plusieurs institutions de la République ont signé exactement la même convention, aux mêmes conditions : l’Assemblée nationale, l’ARDCI (Assemblée des Régions et Districts de Côte d’Ivoire), l’UVICOCI (Union des Villes et Communes), le CESEC (Conseil Économique, Social, Environnemental et Culturel). Toutes ont bénéficié de tarifs préférentiels sur les vols Corsair, ainsi que de facilités médicales à l’Hôpital Américain de Paris.
À ces institutions s’ajoutent des entités comme le BURIDA, qui a signé un accord similaire dès juillet 2022, et l’UNJCI, qui l’a rejoint en octobre 2023 pour ses journalistes membres. Ces conventions s’inscrivent dans une logique de partenariats stratégiques, visant à soulager les coûts de déplacement et à offrir un accès facilité à des soins médicaux de qualité pour des populations professionnelles spécifiques.
Une polémique à géométrie variable
Face à ces éléments factuels, une question s’impose : pourquoi seule Kandia Camara est-elle ciblée par la polémique ? Pourquoi le Sénat, parmi toutes les institutions engagées dans ce partenariat, est-il érigé en bouc émissaire ? Le Groupe parlementaire PDCI-RDA, dans sa déclaration du 19 mai 2025, feint la surprise alors que ses propres membres ont eu connaissance du dispositif dès 2022. Pire encore, cette déclaration laisse croire que les facilités médicales relèveraient d’un privilège nouveau, alors qu’elles figuraient déjà noir sur blanc dans les conventions de 2022. Le « scandale » n’est donc pas dans le contenu, mais dans l’interprétation partisane qui en est faite.
Une attaque politique camouflée
Ce qui se joue, en réalité, n’a rien à voir avec Corsair. L’attaque vise la Présidente du Sénat, femme d’expérience, figure politique incontournable, qui dérange autant par sa rigueur que par son indépendance d’esprit. La transformer en responsable d’un accord collectif est une tentative de fragilisation qui en dit long sur les tensions internes comme externes à l’approche de 2025. Pourtant, elle n’a fait que citer publiquement une convention existante, sans jamais en revendiquer la paternité exclusive.
Le deux poids, deux mesures de l’opposition
Il est étonnant de voir certains dénoncer aujourd’hui un accord signé par une dizaine d’entités, sans jamais évoquer les autres signataires. Où est la critique contre le CESEC ? Contre l’ARDCI ? Contre l’Assemblée nationale elle-même, qui a signé le même jour que le Sénat ? À moins que le véritable objectif ne soit ailleurs : affaiblir une personnalité politique ascendante, au moment où son leadership est pleinement assumé.
Ce que révèle cette affaire, ce n’est pas une dérive du Sénat, mais une hypocrisie politique soigneusement orchestrée. Il serait temps que le débat public en Côte d’Ivoire s’élève au-dessus de la calomnie et se concentre sur les vrais enjeux : la performance des institutions, le développement des infrastructures de santé locales, et l’amélioration de la connectivité aérienne pour tous les Ivoiriens.
La Rédaction
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