Par Izoudine Youssef | Lementor.net
Au lendemain de la conférence de presse du PPA-CI, le gouvernement ivoirien a tenu à clarifier un autre sujet qui alimente les discussions politiques et diplomatiques : l’absence du président Alassane Ouattara aux prochaines Assemblées générales des Nations Unies, prévues à New York le 20 septembre. Interrogé à l’issue du Conseil des ministres du 17 septembre, le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, a expliqué que cette décision relevait exclusivement de l’agenda présidentiel, rappelant que le chef de l’État est maître de ses priorités et choisit, en fonction des urgences nationales et internationales, les rencontres auxquelles il participe directement. Cette explication vise à dissiper les rumeurs selon lesquelles cette absence pourrait traduire un malaise diplomatique ou une volonté d’éviter certaines prises de parole sur la scène internationale, à un mois d’un scrutin présidentiel sensible.
Le gouvernement a tenu à insister sur le fait que la représentation de la Côte d’Ivoire aux Nations Unies est assurée et restera pleinement active. L’année dernière déjà, c’est le Vice-président Tiémoko Meyliet Koné qui avait conduit la délégation ivoirienne à New York, témoignant de la continuité institutionnelle dans la diplomatie ivoirienne. En outre, la Côte d’Ivoire, membre non permanent du Conseil de sécurité de 2018 à 2019, a toujours joué un rôle actif dans les débats multilatéraux, notamment sur les questions de paix et de sécurité en Afrique de l’Ouest, ce qui permet de relativiser l’importance de la présence physique du chef de l’État.
Sur le plan politique interne, cette absence alimente néanmoins des interprétations. Certains observateurs estiment qu’Alassane Ouattara privilégie une présence renforcée sur le terrain national à quelques semaines du scrutin présidentiel, un choix qui traduit la volonté de contrôler de près le processus électoral et de rester en contact avec ses équipes de campagne. D’autres y voient un signe de confiance dans la solidité de la diplomatie ivoirienne, capable d’assurer une représentation de haut niveau sans nécessairement requérir la présence du chef de l’État. Dans tous les cas, le gouvernement martèle que la politique étrangère de la Côte d’Ivoire reste cohérente et proactive, et que le pays demeure engagé au sein des grandes instances multilatérales.
Cette clarification montre à quel point chaque décision du président est scrutée et interprétée à travers le prisme de l’élection à venir. L’absence d’Alassane Ouattara à New York ne signifie pas un retrait du champ diplomatique, mais traduit une hiérarchisation des priorités où l’agenda interne, marqué par l’organisation des élections et la consolidation des acquis économiques, l’emporte sur la scène internationale. Dans ce contexte, la communication du gouvernement vise à éviter toute instrumentalisation de ce choix et à rappeler que la Côte d’Ivoire, même en l’absence physique de son président, reste présente et active dans les débats mondiaux.
Leave a comment