Par La Rédaction
C’est la fin d’un épisode diplomatique tendu entre Abidjan et Ouagadougou. Les cinq gendarmes ivoiriens interpellés il y a une dizaine de jours au nord du Burkina Faso par des supplétifs de l’armée, connus sous le nom de Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), ont été libérés et ont regagné discrètement Abidjan dans la nuit du 29 au 30 juin 2025.
Selon des sources sécuritaires concordantes, leur retour s’est déroulé dans la plus grande discrétion, sans déclaration officielle ni communiqué public des autorités burkinabè. La libération des gendarmes résulte de négociations menées en coulisses, impliquant à la fois les autorités militaires des deux pays et plusieurs médiateurs informels.
Pour rappel, ces cinq éléments de la gendarmerie ivoirienne avaient franchi la frontière dans le cadre d’une mission de patrouille dans la région de Kong, frontalière avec le nord-est du Burkina Faso. Leur présence de l’autre côté de la frontière avait été interprétée par les VDP comme une incursion non autorisée, ce qui avait conduit à leur interpellation puis à leur transfert vers une base tenue par les forces de sécurité burkinabè.
L’incident avait suscité des tensions, les autorités ivoiriennes s’étant inquiétées du sort de leurs hommes, d’autant plus que les conditions de leur détention n’étaient pas connues. Du côté burkinabè, l’affaire avait été minimisée, qualifiée d’« incident de frontière », alors que les familles des gendarmes et plusieurs responsables sécuritaires réclamaient une résolution rapide.
Le retour sain et sauf des cinq militaires ivoiriens constitue un soulagement pour Abidjan, mais rappelle la fragilité des zones frontalières entre les deux pays, particulièrement exposées aux risques de confusion, d’incompréhension ou d’affrontements, dans un contexte marqué par la lutte contre le terrorisme et la prolifération d’acteurs armés non étatiques.
Cette affaire, qui n’a pour l’heure donné lieu à aucun commentaire officiel ni à des excuses formelles, souligne l’urgence d’un renforcement de la coopération sécuritaire entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, à travers des mécanismes de coordination plus clairs et une diplomatie frontalière plus proactive.
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