Par La Rédaction
Une résurgence préoccupante du choléra frappe actuellement la Côte d’Ivoire. Le village de Vridi-Akobraté, situé en périphérie d’Abidjan, est devenu l’épicentre d’une flambée épidémique ayant déjà causé la mort de sept personnes et infecté officiellement quarante-cinq autres. Cette situation, confirmée par les autorités sanitaires, suscite une vive inquiétude, tant par la rapidité de la propagation que par les conditions de vie dans la zone touchée. Vridi-Akobraté est une localité précaire, enclavée entre la lagune et les installations industrielles, où l’accès à l’eau potable reste un luxe et l’assainissement quasi inexistant. Ces failles structurelles ont favorisé la prolifération de la bactérie responsable du choléra, transmise par l’eau souillée, dans un contexte d’humidité persistante et de fortes précipitations.
Face à l’urgence, le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a déployé une équipe de riposte rapide. Des kits d’hygiène, des produits de traitement de l’eau et des messages de prévention sont diffusés auprès des populations locales, notamment sur les risques liés à la consommation d’eau de rue, souvent vendue en sachets non scellés. Des centres de traitement ont également été installés pour prendre en charge les malades, dont certains sont dans un état critique. Les équipes sanitaires insistent sur la nécessité de se laver fréquemment les mains, d’éviter les aliments exposés et de privilégier l’eau bouillie ou désinfectée.
Cette épidémie, bien que localisée, met en lumière les failles persistantes du système sanitaire ivoirien, notamment dans les zones périurbaines où les services de base restent insuffisants. La situation de Vridi-Akobraté, comme celle de nombreux quartiers oubliés dans la planification urbaine, révèle les inégalités criantes en matière d’accès à l’eau potable et à l’hygiène. Alors que la Côte d’Ivoire poursuit ses ambitions de développement, ces crises rappellent que l’émergence ne peut être durable sans une politique de santé publique inclusive, attentive aux zones à risque et aux populations vulnérables.
Le contexte climatique n’arrange rien. La saison des pluies augmente les risques de contamination, les eaux stagnantes et les débordements des canaux accentuant la dispersion du choléra. À ce rythme, une propagation vers d’autres quartiers ne peut être exclue. Les autorités envisagent d’étendre le dispositif de surveillance épidémiologique à toute la zone Sud d’Abidjan. Des ONG présentes sur le terrain appellent à une mobilisation plus large, plaidant pour un renforcement des infrastructures d’assainissement, une meilleure coordination entre services de santé et collectivités, ainsi qu’une implication active des habitants.
Le retour du choléra à Vridi-Akobraté n’est pas seulement un accident sanitaire. C’est un signal d’alerte. Un rappel brutal que la santé publique reste fragile dans les périphéries urbaines, que la vigilance doit être permanente, et que la prévention vaut mieux que la réaction. Il appartient désormais à l’État, aux partenaires de développement et aux citoyens de transformer cette crise en levier pour bâtir des solutions durables.
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