Franck N’Guessan
Le Groupement des 8 (G8) partis politiques a tenu une conférence de presse à Abidjan le samedi 24 mai 2025. Le G8 a passé en revue l’actualité du pays.
Au cours de la conférence de presse, ils ont évoqué quatre points, à savoir : la question de la CEI et de la RLE ; la radiation du président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam, de la liste électorale ; la démarche du PDCI-RDA auprès de l’Union Européenne à Bruxelles ; l’affaire de la convention signée entre Corsair et les institutions de la République.
A PROPOS DE LA CEI ET RÉVISION DE LA LISTE ÉLECTORALE
Le format de la CEI actuelle est bien la résultante des acquis de la phase 5 du dialogue politique tel qu’indiqué plus haut, par la création de deux (02) nouveaux postes de membres de la Commission centrale de la CEI et de commissaires locaux ; postes dévolus, l’un à une personnalité proposée par le parti au pouvoir et l’autre désignée par l’opposition politique. Suite à cet accord, le RHDP et le PPA-CI ont désigné des personnalités issues de leurs rangs, messieurs DAN Jules Démosthène et DEMBA Traoré qui ont prêté serment le 1er mars 2023.
Concernant la RLE, le G8 voudrait rappeler, à toutes fins utiles, que la révision annuelle de la liste électorale telle qu’indiquée dans le code électoral fait partie des recommandations de la phase 5 du dialogue politique.
Sur cette question, le G8 salue le fait que cette révision de la liste électorale ait eu lieu à deux reprises soit :
du 19 novembre au 10 décembre 2022,
et du 19 octobre au 17 novembre 2024.
D’ailleurs, suite à un accord entre la CEI et les Partis politiques, la dernière révision de 2024 a anticipé en prenant en compte les nouveaux majeurs jusqu’à fin février 2025.
Aussi, le G8 s’étonne de cette propension à accuser de tous les maux la CEI au sein de laquelle siègent en bonne et due forme ses principaux pourfendeurs qui, ironie du sort, demandent sa dissolution.
Le G8, dénonce avec la dernière énergie la suspension de la participation des représentants du PPAC-CI, du PDCI-RDA et du FPI aux travaux de la CEI et leur demande de lever immédiatement ladite suspension. A défaut, le G8 demande la nomination, sans délai, de nouvelles personnalités en remplacement des démissionnaires.
SUR LA RADIATION DU PRÉSIDENT DU PDCI-RDA, TIDJANE THIAM, DE LA LISTE ÉLECTORALE
Le Tribunal de première instance d’Abidjan a prononcé le mardi 22 avril 2025, la radiation du président du PDCI-RDA Tidjane Thiam de la liste électorale estimant qu’il avait perdu la nationalité ivoirienne quand il a acquis la nationalité française en 1987.
Le G8 prend acte de cette décision de Justice et conseille au PDCI-RDA de se conformer à la Loi, d’éviter d’entraîner le pays dans le désordre par des velléités de défi à la décision de justice qui est sans recours, selon la Loi électorale connue et acceptée de tous, depuis bien longtemps.
Le G8 recommande au président Thiam, redevenu exclusivement ivoirien d’attendre la prochaine RLE pour s’enrôler sur la liste électorale en bonne et due forme.
CONCERNANT LA DEMARCHE DU PDCI-RDA AUPRES DE L’UNION EUROPEENNE A BRUXELLES
Alors que la justice ivoirienne a ordonné sa radiation de la liste électorale le rendant de facto inéligible à la présidentielle du 25 octobre, le président du PDCI-RDA, qui a quitté la Côte d’Ivoire il y a près de deux mois, mène une offensive diplomatique auprès des chancelleries européennes pour plaider sa cause et réclamer, dit-il, une élection « inclusive, transparente et crédible ». À Bruxelles, M. Thiam a déposé une lettre au comptoir du siège du Parlement de l’Union Européenne comportant des revendications en 7 points, qui sont :
La démission du président de la commission électorale indépendante (CEI) Kuibiert-Coulibaly, soupçonné de ne pas jouer franc-jeu ;
La recomposition de la commission électorale indépendante (CEI) avant la tenue de l’élection présidentielle du 25 octobre prochain ;
La révision des listes électorales bien avant la tenue de l’élection présidentielle ;
Le refus à Alassane Ouattara de briguer un 4ème mandat
L’inclusivité du scrutin présidentiel ;
La supervision de l’élection présidentielle par des observateurs internationaux ;
Le dépouillement des votes dans la cour de chaque bureau de vote.
Après avoir pris connaissance de ces 7 points de revendication, le G8 est en droit de se poser les questions suivantes :
Que veut le PDCI au juste ?
Faut-il brader la souveraineté de la Côte d’Ivoire en invitant la communauté internationale à venir décider à la place de nos institutions et après se faire le chantre du souverainisme ?
Est-ce raisonnable de demander la recomposition de la Commission électorale indépendante (avec en prime la démission de son président M Coulibaly Kuibiert) alors que le processus pour l’élection présidentielle est en cours et aura lieu dans exactement 5 mois ?
Est-il réaliste d’appeler à une nouvelle RLE alors même que nous sommes en attente de la publication de la liste électorale définitive de celle de 2024-2025 ?
Comment comprendre que le PDCI-RDA demande une élection inclusive et dans le même temps refuse la candidature du président Alassane Ouattara ?
Selon le PDCI et son président, l’inclusivité de l’élection présidentielle de 2025 signifierait-elle de faire fi des lois de la République régissant les élections pour autoriser tous ceux qui ne remplissent pas les conditions d’éligibilité à être candidat ?
A notre avis, le PDCI cherche des arguments pour boycotter les élections de 2025. Ce qui serait assez grave au regard des menaces que cette position ferait peser sur le processus électoral et la quiétude au sein de la population.
Le G8 rappelle que dans un passé récent, des appels du même type ont provoqué des remous ayant causé de nombreuses pertes en vies humaines.
Le G8 ne saurait donc cautionner de telles actions et demande au PDCI-RDA de bien vouloir revoir sa copie et de s’inscrire résolument la dynamique de paix et de cohésion sociale impulsée par SEM Alassane Ouattara, président de la république.
S’AGISSANT DE L’AFFAIRE DE LA CONVENTION SIGNÉE ENTRE CORSAIR ET LES INSTITUTIONS DE LA REPUBLIQUE
Le G8 a suivi avec intérêt les nombreuses réactions suite à la signature par la présidente du Sénat, le 15 mai 2025, au nom de certaines institutions de la République, d’une convention permettant à des officiels ivoiriens et à leurs familles de bénéficier de tarifs privilégiés pour des vols vers la France. A cette occasion la présidente Kandia Camara a cru bon de noter que ce partenariat leur offre l’opportunité de bénéficier des prestations de l’Hôpital américain de Paris à des conditions préférentielles.
Si le G8 comprend et fait siennes certaines récriminations des populations, il s’étonne, pour autant, de la récupération politicienne qu’en ont fait certains partis politiques, eux, les premiers bénéficiaires de cette convention qui date de 2019 et qu’ils n’ont nullement dénoncé en son temps.
En effet, les députés PDCI-RDA et PPA-CI tentent honteusement de se soustraire de leurs responsabilités, si tant est que cette convention serait scandaleuse comme ils le font croire.
Chers honorables députés du PDCI-RDA et du PPACI, pourquoi n’avez-vous pas protesté contre la mise en place de cette convention en 2019 ou même à son renouvellement en 2022 ?
Pourquoi n’avez-vous pas crié au loup avant que le renouvellement, cette année, ne soit rendu public le 15 mai 2025 ?
A la vérité, étant donné que nous sommes en année électorale, certains partis de l’opposition cherchent toute occasion pour clouer le Gouvernement au pilori.
C’est de bonne guerre.
Mais sur cette affaire de convention Corsair-Institutions de la République, il n’y a pas matière à polémiquer longtemps car, en réalité, les personnalités concernées bénéficient, du fait de leurs statuts, d’avantages encore plus importants que ce qui est écrit dans cette convention.
Et personne ne s’en offusque.
Le G8 demande donc au partis politiques qui font de cette affaire une récupération politicienne et injustifiée de cesser de créer le trouble dans l’esprit des populations.
Fait à Abidjan le 24 mai 2025.
Pour le G8,
Florent Assielou,
Porte-parole
Je vous remercie.
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