Par Seydou Koné | Lementor.net
La Justice française a reconnu Marine Le Pen coupable de faits de corruption, la déclarant du coup inéligible à la prochaine élection présidentielle, et cela, sans tenir compte de son statut d’opposant de premier plan. La Justice ivoirienne en a fait de même pour Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam. Mais là, on parle de recul démocratique.
Aux USA, Donald Trump travaille avec ses enfants à la Maison blanche, prend ses décrets au lit et les publie le matin sur son compte X.
En France, Marine Le Pen, cheffe du Rassemblement national (RN) et ancienne candidate à la dernière présidentielle qu’elle a failli remporter, a été déclarée coupable de détournement de fonds publics, ce qui la rend de facto inéligible à la présidentielle de 2027. Selon le constitutionnaliste Jean-Pierre Camby s’exprimant dans une interview publiée par le journal Challenges, la jurisprudence du Conseil d’Etat comme celle du Conseil constitutionnel sont claires : « Dès lors que Marine Le Pen a été condamnée (…) à une peine d’inéligibilité assortie d’une exécution immédiate par un tribunal correctionnel le 31 mars 2025, cette peine s’applique… ». Et même si elle se présentait à une élection législative, sa candidature serait rejetée par la préfecture, conformément à l’article LO 160 du code électoral français.
A Berlin, les Allemands ont confié les rênes de leur pays à Angela Merkel jusqu’à ce qu’elle décide elle-même de ne plus se présenter aux élections. En effet, le président fédéral n’occupant qu’un poste honorifique avec très peu de pouvoir en Allemagne, Angela Merkel a été Chancelière fédérale du 22 novembre 2005 au 8 décembre 2021. Plus précisément, la physicienne Angela Dorothea Merkel née le 17 juillet 1954 à Hambourg, a été élue le 22 novembre 2005, puis régulièrement réélue le 28 octobre 2009, le 17 décembre 2013 et le 14 mars 2018. Pour cela, elle avait pris la tête de son parti, l’Union chrétienne-démocrate (CDU) le 10 avril 2000, et avait été réélue le 11 novembre 2002, le 6 décembre 2004, le 27 novembre 2006, le 2 décembre 2008, le 15 novembre 2010, le 4 décembre 2012, le 9 décembre 2014 et le 6 décembre 2016. Excusez du peu !
Tout cela paraît normal. Sauf lorsqu’il s’agit d’un pays africain. Le « fautif » prend aussitôt une volée de bois verts. Car c’est dans les républiques bananières que les octogénaires s’accrochent au pouvoir en instrumentalisant l’administration publique, la Justice et les Institutions aux fins d’écarter les opposants et de tripatouiller la Constitution.
Il leur suffit de vous situer en Afrique, et c’est parti pour les clichés et autres préjugés racistes. Certains avaient même soutenu Laurent Gbagbo sans savoir qu’il avait été battu en 2011 à des élections organisées par lui-même !
Pourtant, combien de pays développés parviennent-ils à réaliser les performances économiques de la Côte d’Ivoire ? Combien de pays développés ne croulent-ils pas sous le poids de dettes plus élevées que celles de la Côte d’Ivoire ? Enfin, considérant – et c’est bien connu – qu’on ne prête qu’aux riches, pourquoi les bailleurs de fonds continuent-il de prêter de l’argent à la Côte d’Ivoire ? Lorsque le peuple ivoirien a adopté la nouvelle Constitution par référendum le 8 novembre 2016, il savait que Ouattara serait candidat éligible en 2020 et rééligible en 2025.
Dans quelques petites années, lorsque les fruits de la croissance seront mieux reparties, la majorité des Ivoiriens accèdera à la classe moyenne et alors, la Côte d’Ivoire fera son entrée triomphale dans le cercle des pays émergents. En attendant, nous continuons d’avancer avec Alassane Ouattara.
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