Je serais vraisemblablement candidat en 2015 car je n’ai pas encore finit de redresser le pays comme je l’avais souhaité ». Cette phrase du président de la république Alassane Ouattara a suffit pour mettre en branle les potentiels candidats des autres partis à commencer par ses alliés avec qui il gère le pouvoir.
Si au PDCI des voix se sont faire entendre pour réclamer un candidat aux élections de 2015, le président Bédié veut attendre le congrès de son parti avant de se prononcer sur cette question. Position de légaliste ou celle d’un politicien ? Le congrès du PDCI dans une trentaine de jour nous situera. De son coté, l’UDPCI a annoncé sa volonté de présenter un candidat contre le président Alassane Ouattara en 2015. Ce parti qui a obtenu moins de 5% lors des élections présidentielles précédentes estime que « tout parti politique lutte pour la conquête du pouvoir d’Etat. Est-ce une manière pour ces derniers de vouloir demander à Alassane Ouattara d’augmenter leur part du gâteau dans la gestion actuelle du pouvoir ? Bien malin celui qui répondra à cette question. De son coté, le grand perdant du RHDP, le MFA d’Anaky Kobenan, ne dit rien sur la question mais n’hésite pas à s’attaquer à la gestion du président Alassane Ouattara.
Mais peut-on être membre d’une coalition au pouvoir, se partager les postes avec le parti au pouvoir et aller aux élections contre ce parti ?
« En 2010 cela a été le cas mais il faut dire que nous étions dans une situation d’exception avec un gouvernement de crise ou de réconciliation. Aujourd’hui, les données ont changés. Les ministres PDCI et UDPCI ne tardent pas à faire les éloges du président Alassane Ouattara. Je n’ai jamais entendu l’un d’entre ou le parti de l’un d’entre eux prendre une position contre la politique d’Alassane Ouattara. Cela sous entend qu’ils sont entièrement d’accord avec lui. Comment pourrons t-ils critiquer sa gestion s’ils ont un candidat en 2015 ? Que vont-ils proposer d’autres aux ivoiriens qui estiment que ces derniers sont comptant des réussites et échec du président ? S’ils veulent être des candidats sérieux et être traités comme tels, c’est le moment pour eux de rendre la démission de leur parti du gouvernement et de se comporter en opposant préparant la conquête du pouvoir. Si ils sont au gouvernement jusqu’aux prochaines élections présidentielles, alors ils devront renoncer à leur projet de candidature en négocier plus de part dans le partage du cadeau après les élections de 2015. C’est la seule grande porte qu’ils peuvent avoir. » Explique le politologue Martin Amangoua.
Même si il est forclos constitutionnellement, le président Bédié, lors d’une récente sortie indiquait que les accords de Marcoussis, lui donnait encore une autre chance. Il devra donc surmonter une farouche opposition interne avant de dire si oui ou non il sera candidat ou engagera son parti auprès d’Alassane Ouattara. Mais de ce congrès, le risque de voir une partie du PDCI lui donner dos est visible. Mais n’allons pas si vite car en politique l’inimaginable est possible.
A l’UDPCI, les cadres et militants estiment être mal récompensé. « Nous n’avons qu’un seul ministère fut-il un ministère d’Etat. Notre allié le RDR nous a combattus lors des élections législatives et locales dans nos bases et nous on même raflés certains bastions. On ne fait pas ça à un allié même si nous sommes en politique. Aujourd’hui, nous avons très peu de cadre et très peu d’élus et nous sommes donc à mesure de présenter valablement un candidat contre Alassane Ouattara afin de lui prouver aussi que l’IDPCI peut aller à la conquête du pouvoir et même le prendre au soir des élections de 2015 » a indiqué un cadre du parti joint au téléphone qui a préféré garder l’anonymat parce que « cela n’engage que moi » a-t-il dit.
Les dés sont lancés, le FPI tente bien que mal de mettre à mal la coalition au pouvoir à s’allier à la troisième force du pays (le PDCI). 2015 c’est demain et Alassane Ouattara attend candidat !
Leave a comment