Abidjan, 8 juin 2025 – La tension politique monte d’un cran à l’approche de la présidentielle ivoirienne, prévue pour le 25 octobre 2025. En réaction à son exclusion de la liste électorale par la Commission Électorale Indépendante (CEI), l’ancien président Laurent Gbagbo a tenu des propos fermes à l’endroit du président Alassane Ouattara : « Nous allons nous battre », a-t-il déclaré devant une foule acquise à sa cause, réunie à Port Bouet – Abidjan.
Une exclusion contestée
L’ex-chef d’État, pourtant blanchi par la Cour pénale internationale, a été écarté du processus électoral en raison d’une condamnation antérieure prononcée par la justice ivoirienne. Une décision qu’il juge politique. « On veut me faire taire, me retirer des cœurs des Ivoiriens, mais on ne peut pas rayer l’histoire. Ce combat, je le mènerai jusqu’au bout », a lancé Gbagbo sous les acclamations.
Une adresse directe à Ouattara
La phrase « Nous allons nous battre » a été perçue comme une adresse directe au président Alassane Ouattara, qu’il accuse de manipuler les institutions pour écarter ses adversaires. Gbagbo a toutefois précisé que ce combat serait « démocratique, pacifique et déterminé ». Mais le message est clair : le PPACI, son parti, ne compte pas rester spectateur.
Un front de l’opposition en gestation
Le PPACI, tout comme le PDCI-RDA de Tidjane Thiam, également exclu, pourrait former un front commun contre ce qu’ils qualifient de « dérives autoritaires ». Des consultations seraient en cours entre les états-majors des deux formations, avec pour objectif de lancer une série d’actions concertées dès le 11 juin à Cocody.
La réponse du camp présidentiel attendue
Jusqu’ici, aucune réaction officielle n’est venue du camp présidentiel. Le RHDP garde le silence, préférant visiblement laisser les institutions parler. Mais dans les coulisses, certains cadres du parti au pouvoir assurent que « les lois s’appliquent à tous, même aux anciens présidents ».
Vers un bras de fer tendu
La sortie de Laurent Gbagbo sonne comme une déclaration de guerre politique. À moins de cinq mois du scrutin présidentiel, la Côte d’Ivoire s’engage dans une période de haute tension, avec un affrontement annoncé entre une opposition galvanisée et un pouvoir décidé à verrouiller le processus.
La Rédaction
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