Alors que le continent célèbre des avancées économiques notables, l’Afrique de l’Ouest et centrale est confrontée à une résurgence inquiétante des crises sécuritaires, mettant en péril la stabilité de plusieurs États et sapant les efforts de développement.
Au Burkina Faso, le nord du pays demeure sous la menace constante des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Le 11 mai dernier, une attaque coordonnée contre la ville de Djibo a fait plus de 70 morts, civils et militaires confondus, selon des sources sécuritaires. Les autorités de la transition, sous pression, peinent à rétablir l’autorité de l’État dans les zones rurales, alors que les populations fuient massivement les zones de conflit.
En République démocratique du Congo (RDC), le conflit opposant les Forces armées congolaises au groupe rebelle M23 s’intensifie dans la province du Nord-Kivu. L’avancée du M23 vers la ville de Goma provoque une nouvelle vague de déplacés internes, estimés à plus de 150 000 personnes en l’espace de deux semaines. Le gouvernement congolais accuse une nouvelle fois le Rwanda d’appui logistique aux rebelles, malgré les dénégations de Kigali. Les tensions diplomatiques sont à leur comble, et la MONUSCO, en retrait, peine à contenir la crise.
Au Nigeria, les violences intercommunautaires et les attaques de groupes armés continuent de faire rage dans les États d’Imo, de Benue et de Kaduna. Les récents affrontements auraient fait plus de 80 morts et relancent le débat sur l’efficacité des politiques de sécurité intérieure du président Bola Tinubu.
L’addition de ces foyers de tension fait craindre une fragmentation géopolitique de plus en plus aiguë, alors même que les efforts de coopération régionale (CEDEAO, Union africaine) semblent essoufflés. Face à cette spirale, la société civile appelle à un retour à la diplomatie préventive, à une lutte systémique contre les inégalités locales et à une gouvernance de sécurité centrée sur la protection des civils.
Leave a comment