La Banque Africaine de Développement (BAD) s’apprête à élire un nouveau président, une étape cruciale pour l’avenir économique du continent africain. La fin du mandat d’Akinwumi Adesina ouvre la voie à une compétition intense entre des candidats de haut calibre, chacun porteur de visions et de priorités distinctes. Ce processus de succession mobilise les États membres, qui comptent sur le futur président pour relever des défis complexes dans un contexte de transition économique, climatique et sociale.
Les principaux candidats pour succéder à Akinwumi Adesina
Plusieurs candidats en vue, aux profils divers et complémentaires, émergent pour reprendre le flambeau. Parmi eux, certains noms bien connus pour leur contribution au développement du continent, ainsi que des figures prometteuses de la nouvelle génération, se démarquent.
Donald Kaberuka (Rwanda) : Ancien président de la BAD de 2005 à 2015, Kaberuka est reconnu pour les réformes majeures qu’il a initiées au sein de la banque, permettant de renforcer son rôle dans le financement des infrastructures et la stabilisation économique en Afrique. Son éventuel retour à la tête de l’institution pourrait garantir une continuité des stratégies éprouvées, avec un regard renouvelé sur les défis actuels, notamment la transition énergétique et l’intégration régionale.
Sipho Moyo (Zimbabwe) : Ancienne directrice de cabinet à la BAD, Moyo est respectée pour sa rigueur et sa maîtrise des enjeux de développement. Appréciée pour sa gestion institutionnelle et son engagement pour une Afrique inclusive, elle pourrait devenir la première femme à diriger la banque. Sa candidature symbolise une évolution vers une gouvernance plus diversifiée, avec un programme orienté vers l’innovation et l’inclusion, afin de répondre aux aspirations des jeunes générations africaines.
Romuald Wadagni (Bénin) : Ministre de l’Économie et des Finances du Bénin, Wadagni a transformé l’économie de son pays grâce à des réformes audacieuses. Son expertise en gestion de la dette et sa capacité à mobiliser des ressources financières en font un candidat prometteur, pouvant apporter une dynamique de croissance durable à la BAD.
Amadou Hott (Sénégal) : Ancien ministre sénégalais de l’Économie et ancien vice-président de la BAD, Hott incarne une approche axée sur la croissance verte. En tant que fervent défenseur de l’énergie durable et du climat, son parcours pourrait séduire les États membres désireux de placer la transition écologique au cœur de la stratégie de la banque.
Samuel Munzele Maimbo (Zambie) : Vice-président de la Banque mondiale, Maimbo est expert en mobilisation de financements pour le développement. Son expérience en gestion budgétaire et sa connaissance des circuits financiers internationaux en font un choix solide pour renforcer le rôle de la BAD dans le financement des grands projets panafricains.
Rabah Arezki (Algérie) : Ex-vice-président de la BAD et ancien économiste en chef au FMI, Arezki est un fervent défenseur de la transparence et de la bonne gouvernance économique. Sa connaissance des mécanismes financiers internationaux et son engagement en faveur de marchés équitables pourraient garantir une gestion transparente et efficace de la banque.
Abbas Mahamat Tolli (Tchad) : Ancien gouverneur de la BEAC, Tolli dispose d’une forte expérience institutionnelle et d’un réseau solide au sein de la CEMAC. Il pourrait promouvoir une intégration régionale accrue et une coopération économique renforcée entre les pays d’Afrique centrale.
Les défis majeurs pour le futur président de la BAD
Le prochain président devra faire face à des défis pressants pour soutenir la croissance africaine et renforcer la résilience économique du continent :
Renforcer la résilience économique : Le continent reste vulnérable aux chocs externes, rendant essentielle une diversification des économies africaines. Le futur président devra faciliter l’investissement dans des infrastructures résilientes et encourager l’entrepreneuriat local.
Accélérer la transition énergétique : Avec une demande énergétique croissante, l’Afrique est à un tournant décisif. Le leader de la BAD devra favoriser les énergies renouvelables tout en veillant aux besoins immédiats des populations pour une croissance durable et inclusive.
Réduire la pauvreté et les inégalités : La réduction des inégalités demeure un impératif, surtout après les impacts de la pandémie de COVID-19. La BAD devra élaborer des stratégies pour l’inclusion sociale et le développement économique.
Financer l’adaptation climatique : Les effets du changement climatique touchent particulièrement l’Afrique, qui a besoin d’un soutien accru pour financer son adaptation et sa transition écologique. Le futur président devra convaincre les partenaires internationaux de fournir les ressources nécessaires.
Renforcer l’intégration régionale : Favoriser la libre circulation des biens, des services et des personnes entre les pays africains permettra d’améliorer la compétitivité et la croissance économique du continent.
Une élection déterminante pour l’avenir de l’Afrique
La BAD se trouve à la croisée des chemins. Cette élection représente bien plus qu’un simple changement de leadership : elle offre l’opportunité de définir une trajectoire renouvelée pour le développement africain, en phase avec les réalités actuelles et les aspirations des populations. Le ou la futur(e) président(e) devra rallier les États membres autour d’une vision commune, capable de transformer l’Afrique en une puissance économique résiliente et inclusive.
Le choix entre les candidats, qu’ils soient d’anciens dirigeants ou issus de la nouvelle génération, s’annonce crucial. Leur capacité à relever ces défis complexes déterminera non seulement l’avenir de la BAD, mais aussi le rôle qu’elle jouera dans la transformation durable du continent africain.
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