ABIDJAN (Région des Lagunes), Le parti de l’ex-chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo s’est livré vendredi à un réquisitoire contre la nouvelle représentante de l’ONU dans le pays, Aïchatou Mindaoudou, la jugeant « pas crédible » en raison de sa « partialité » présumée en faveur du pouvoir actuel.
Dans un communiqué signé de son porte-parole Richard Kodjo, le Front populaire ivoirien (FPI) « émet formellement de sérieuses réserves » sur la nomination de la nouvelle chef de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci), voyant dans ce choix un « obstacle » à la résolution de la « crise » dans le pays.
Selon le FPI, Mme Mindaoudou s’est illustrée dans le passé, comme ministre nigérienne des Affaires étrangères, par sa « partialité » quand elle s’est impliquée dans les efforts de médiation menés par l’Afrique de l’Ouest durant la crise ivoirienne ouverte par le putsch raté de 2002.
Elle s’est « toujours affichée comme une partisane inconditionnelle » d’Alassane Ouattara, aujourd’hui président, a accusé l’ex-parti au pouvoir.
La nouvelle représentante de l’ONU n’est « pas crédible » et « ne saurait être juge ou arbitre dans la normalisation » de la situation du pays, a affirmé le FPI, qui appelle l’ONU et l’Union africaine à « rassurer toutes les parties au conflit, singulièrement l’opposition ivoirienne ».
Mme Mindaoudou a pris ses fonctions début juillet comme chef de l’Onuci. Elle s’est engagée à oeuvrer à la « réconciliation » ivoirienne, toujours en panne.
La Côte d’Ivoire a été plongée en décembre 2010-avril 2011 dans une crise postélectorale ayant fait quelque 3.000 morts, aboutissement d’une longue décennie de tourmente politico-militaire.
La crise de 2010-2011 a été déclenchée par le refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010 face à M. Ouattara. Le FPI maintient cependant que son champion – détenu depuis fin 2011 par la Cour pénale internationale (CPI), qui le soupçonne de crimes contre l’humanité – a remporté ce scrutin.
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