Visite ou rencontre inopportunes, propos inappropriés, langage de nature à susciter la révolte…telles sont les critiques constamment formulées à l’encontre de Laurent Gbagbo depuis son retour de la Cour Pénale Internationale le 17 juin 202. La récurrence de ces critiques laisse penser à une maladresse de celui que ses proches appellent affectueusement<<le Woody de Mama>>.
Mamadou TOURE, Porte-parole du Rassemblement des Houpouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), Amadou COULIBALY, Porte-parole du gouvernement ivoirien, Anne Désirée OULOTO, Venance KONAN, pour ne citer que ces personnalités, reprochent à Laurent Gbagbo de ne pas tenir des discours appropriés à chacune de ses sorties.
S’agissant d’Anne Désirée OULOTO, présente à la cérémonie d’intronisation du chef central de la communauté Wê de Daloa ce 9 avril 2022, elle a appelé implicitement le président du PPA-CI à contrôler ses propos. « Quand tu veux parler, il faut tourner ta langue dans ta bouche sept fois », a-t-elle conseillé. Selon la ministre de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration, Laurent Gbagbo s’attèle à déconstruire le travail déjà abattu pour recoudre le tissu de la cohésion sociale déchiré par les différentes crises qui ont frappé le pays.
Quant à Venance KONAN, il accuse Laurent Gbagbo de faire de la martyrologie sa spécialité à travers une culture de victimisation transmise du FPI au PPA-CI. « C’est ce qu’il sait faire le mieux. Jouer avec les émotions et remuer le couteau dans la plaie est sa spécialité. Ses militant avaient voulu construire une stèle sur laquelle il était inscrit que c’était la France, l’ONU et les rebelles qui avaient causé tous ces morts. Lorsqu’il en aura fini avec les Wè, il se trouvera d’autres populations qui ont souffert et il ira leur apporter son réconfort », a soutenu l’ex directeur général de Fraternité Matin.
Laurent Gbagbo semble donc abonné aux propos à polémiques. On souvient encore de la vague de contestations qu’a engendré son ”cours magistral » sur la spoliation des Ebrié. Toutes ces réactions amènent à s’interroger. Gbagbo serait-il maladroit ? Manquerait-il de tact dans sa façon d’aborder les sujets sensibles ? Comme le dit le dicton, toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Et même, lorsqu’on veut dire la vérité, il faut tenir compte d’un certain nombre de facteurs, notamment le cadre, les circonstances, l’opportunité.
Ou alors, l’auteur du « Asseyons-nous et discutons » serait-il un incompris comme il le clamait lui-même à l’occasion de la cérémonie d’hommage organisée par les Ebrié de Songon-Agban à son intention ? « […] Quelquesfois, je vois des choses que les autres hommes politiques ne voient pas. Et c’est ça qui est ma difficulté. C’est ça qui est mon drame », se justifiait-il. Laurent Gbagbo serait-il un avant-gardiste dont les contemporains n’arrivent pas à cerner les idées ?
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