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L’autre Blaise Compaoré (1/2)

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Avec le recul, il eût vraiment mieux valu que le président Blaise Compaoré évitât d’initier un projet de loi portant modification de l’article 37 de la Constitution burkinabè, aux fins de briguer un nouveau mandat. Dommage. De là à conclure qu’il a sombré dans une dérive dictatoriale, il y a comme de la surenchère, peu crédible, surtout venant de ses détracteurs. Même si les Burkinabè se retrouvent pour la plupart plongés actuellement dans l’amertume, l’anxiété, la fureur, et de surcroît animés par des ressentiments à l’égard de celui qu’ils ont réélu à plusieurs reprises, ce dernier aura eu le mérite de privilégier l’intérêt supérieur de la nation. On ne saurait donc exploiter ce seul faux pas de retouche constitutionnelle pour crucifier un homme qui a préféré lâcher prise que de nous servir un bain de sang. Disons-le sans mauvais jeu de mots : les esprits trop carrés sur les bords ont tort de présenter Blaise Compaoré comme un dictateur. Ceux qui conjecturent sur sa chute font preuve d’un manque de discernement pathologique.

Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, la logique du président Compaoré n’était point fondée sur une volonté inoxydable de prendre le palais présidentiel en otage. Au bord  de l’abime, les dictateurs n’abdiquent pas et ne nient pas l’évidence. De leur « bunker », ils s’accrochent à leur agenda politique obscur qui sert de support aux velléités négatives sous le contrôle de l’instinct ravageur. Dans le flot des manifestations de rue, ponctuées par des actes de vandalisme, le président Compaoré évite d’organiser sa propre résistance. Ce faisant, il a refusé de rejoindre la galerie des  prédateurs de la démocratie africaine.  En témoignent ses propos : « J’ai accepté de rendre ma démission de la Présidence du Faso. J’ai décidé de quitter le Pouvoir face à la tragédie que courait mon pays. J’ai refusé de voir couler le sang de mes compatriotes, le sang des filles et fils du Burkina Faso. ».

Comment ne pas saluer la promptitude avec laquelle Blaise Compaoré a pris la pleine mesure de ses responsabilités pour la paix ? Les « hommes intègres » tournent la page des lunes de miel avec leur président pour vivre les heures d’amertume qui rythment la prise de pouvoir par les militaires. L’écho des coups de gueule venant de l’opposition et de la société civile burkinabè remue le bas-fond de l’actualité nationale et enclenche le compte à rebours d’une impasse que le Burkina inscrira dans les annales de son histoire. Les scénarii similaires finissent par présenter une image banale du pays. Ils lassent et laissent transparaitre l’impasse. L’armée qui s’est positionnée ne se fait aucune illusion sur la menace d’isolement qui pèse sur le Burkina Faso. Et les affres de cet isolement vont prendre de dimension dans la perspective de contraindre les militaires à céder le pouvoir à un civil qui aura la responsabilité de conduire la période de transition. L’Union africaine a d’ailleurs donné 15 jours au nouvel homme fort pour dégager. Nous l’espérons. Ainsi, le Faso s’offrira les chances de reprendra sa place dans les nations démocratiques.

Par ailleurs, immergé dans le train-train de la vie quotidienne, nous avons donné l’oreille à la rue. Un exercice qui a fait ressortir nettement un fossé entre les « commentaires » qu’on nous donne à souper et la perception du burkinabè lambda. Cela, loin des discussions d’officine ou des débats enfiévrés des salonnards. Certes, ce n’est pas un sondage, ni une enquête d’opinion, mais un instantané d’appréciations, des échanges au brûlot sur la façon dont ces petites gens perçoivent le président Compaoré. Ce qui est remarquable dans leurs propos et presque unanime, c’est l’admiration qu’ils ont pour leur leader face à ses réalisations en matière d’infrastructures de développement, routes, écoles, centres de santé.   C’est un « bâtisseur ». Aujourd’hui, dans son refuge à Yamoussokro, il est seul face à son bilan et à son destin. On peut d’emblée conclure que ses collaborateurs sont des variables interchangeables et que lui-même reste la seule constante. Certains trahiront ses secrets, d’autres l’accuseront de tous les péchés d’Israël, une certaine catégorie se lancera dans des attaques frontales. Mais l’histoire, elle, ne retiendra que son bilan à la tête du pays. Une chose est sûre, que l’on l’aime ou que l’on le déteste, Blaise Compaoré est loin d’être un dictateur. 

Par le Dr ALEXIS GEORGES KOUNOUHO

georexk@gmail.com

CONSULTANT – FORMATEUR EN MANAGEMENT

 

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