Au cœur de cette soirée d’une rare densité intellectuelle, l’œuvre mise à l’honneur, L’ex-ministre de l’envers à l’endroit de la politique, un livre de plus de 225 page, publié aux éditions l’Harmattan Guinée, qui va au-delà du simple témoignage de Lamine, il est un miroir orienté vers les arcanes du pouvoir guinéen. Dans une prose alerte et enjouée, l’auteur dévoile les coulisses insoupçonnées de la Deuxième République, période charnière où la Guinée, entre éclats et silences, entre ombres et réformes, a pris son destin en main. C’est à travers la plume d’un homme qui fut à la croisée des décisions majeures que le lecteur est convié à un voyage palpitant, fait de secrets, de tentatives de coups de force et d’épisodes dignes des plus grands romans d’espionnage avec l’épisode du rebelle Sierra-léonais Fondé Sankon.
Les lecteurs, suspendus aux mots de Lamine Capi Kamara, s’est laissé captiver par le récit d’un homme qui, dans le tumulte des hautes fonctions, a su conserver une élégance littéraire et un regard acéré sur les convulsions politiques de son temps. Entre anecdotes surprenantes et réflexions profondes sur les méandres du pouvoir, l’auteur a offert un témoignage d’une valeur inestimable, éclairant des pans méconnus de l’histoire guinéenne.
Au fil des échanges, la voix de l’écrivain s’est faite plus grave lorsqu’il évoqua dans deux parenthèses, ses années de détention au tristement célèbre camp Boiro, au camp de Kindia. Ce passé, empreint de douleur et de résilience, confère à l’auteur une dimension humaine indéniable, où la grandeur côtoie les affres du destin. L’homme, qui sauva un chef d’État dans des circonstances que seuls les lecteurs découvriront en parcourant son ouvrage, a su insuffler à cette rencontre une solennité teintée de pudeur.
Le café fut d’autant plus livresque, que chaque lecteur ponctuel, en guise de reconnaissance, s’est vu offrir un livre, scellant ainsi cette rencontre sous le signe du partage et de la transmission du savoir. Une café littéraire rehaussé avec la présence de l’Emérite Fadama Itala Kourouma, Président de l’Association des Ecrivains de Guinée, et de la distinguée Fatoumata Sano pour sa rubrique « Corrigez-moi » Le 21ème Café littéraire s’achève, avec des mots de satisfaction de l’auteur qui a douze productions littéraires à son actif, et une mémoire qui s’écrit dans la flamme vive du récit.
Hapoint Hess
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