Par La Rédaction
La polémique enfle depuis le renouvellement du partenariat entre la compagnie aérienne Corsair et plusieurs institutions ivoiriennes. À l’image du Sénat, de l’Assemblée nationale, ou encore du Conseil économique, certains accusent ces entités de tourner le dos à la compagnie nationale, Air Côte d’Ivoire. Cette lecture, émotionnelle mais peu fondée, mérite d’être éclairée à la lumière des faits.
Une réalité logistique incontournable
Aujourd’hui, Air Côte d’Ivoire ne dessert pas Paris. Elle ne dispose d’aucun vol direct entre Abidjan et la capitale française. Or, les institutions ivoiriennes ont des besoins de mobilité immédiats, notamment pour des missions officielles, des soins médicaux à l’étranger ou des déplacements urgents.
Corsair, elle, assure plusieurs rotations hebdomadaires entre Abidjan et Paris. L’accord signé avec cette compagnie garantit aux personnels des institutions partenaires des conditions tarifaires préférentielles, un confort amélioré et, de façon complémentaire, un accès facilité à des prestations médicales à l’Hôpital Américain de Paris. Ce partenariat répond donc à un besoin concret, ici et maintenant.
Air Côte d’Ivoire prépare l’avenir, pas encore le présent
Il ne fait aucun doute que la compagnie nationale ambitionne de conquérir le ciel européen. D’ailleurs, elle a commandé deux Airbus A330-900, dont la livraison est attendue courant 2025. Ces avions permettront enfin à Air Côte d’Ivoire de rivaliser avec les grands transporteurs internationaux sur le long courrier. Mais tant que cette flotte n’est pas opérationnelle, il serait irréaliste – et même contre-productif – d’exiger d’elle ce qu’elle n’est pas encore en mesure d’assurer.
Un débat faussé par le manque de rigueur
Assimiler le partenariat Corsair–institutions à un abandon de la compagnie nationale est une posture qui néglige les contraintes techniques et temporelles. La préférence nationale ne peut s’imposer que lorsqu’une alternative nationale existe. Ce n’est pas encore le cas sur la ligne Abidjan–Paris. S’il est légitime d’anticiper une intégration future d’Air Côte d’Ivoire dans ce type de partenariat, le contexte actuel justifie pleinement la solution Corsair.
le pragmatisme avant le symbolisme
La Côte d’Ivoire a besoin d’efficacité dans l’administration publique. Offrir à ses institutions un accès rapide, fiable et sécurisé vers Paris n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Dès lors que la compagnie nationale sera prête, rien ne s’opposera à sa mise en avant. En attendant, Corsair reste une solution logique, transparente et adaptée.
Leave a comment