C’est une lente hémorragie que plus personne ne peut ignorer. Le PDCI-RDA, l’un des plus vieux partis politiques de la Côte d’Ivoire, semble aujourd’hui pris dans une spirale de départs qui fragilise sa structure, son image, et surtout, sa capacité à incarner une véritable alternative politique. Militants historiques, cadres influents, élus locaux… les défections se multiplient, laissant derrière elles un vide qui en dit long sur l’état de santé du parti.
Certes, la vie d’un parti est faite de mouvements : les allers et venues, les ambitions personnelles, les désaccords internes. Mais ce qui se joue ici va au-delà d’une simple recomposition politique. Ce que l’on observe, c’est un effritement progressif, presque silencieux, d’un socle que l’on pensait solide. Le PDCI ne perd pas seulement des membres, il perd une partie de son âme.
Il faut dire que les crises internes, les querelles de leadership et les choix stratégiques contestés n’ont pas aidé. Beaucoup de militants ne se retrouvent plus dans la ligne politique du parti, et surtout, ne voient plus clairement le cap. Où va le PDCI ? Quelle vision porte-t-il pour le pays ? Qui incarne réellement cette vision ? Ces questions restent sans réponse, nourrissant un climat de désillusion.
Face à un RHDP bien structuré et à une opposition qui tente de se réinventer, le PDCI-RDA donne l’impression de tourner en rond, enfermé dans une nostalgie du passé plutôt que projeté vers l’avenir. Or, la politique n’attend pas. Elle se nourrit de renouveau, d’enthousiasme, d’idées neuves. Ce que semble avoir oublié un parti qui fut pourtant, jadis, au cœur de l’histoire ivoirienne.
Mais tout n’est pas encore perdu. Un électrochoc est encore possible. Il passe par une refonte en profondeur, une écoute sincère de la base, une ouverture aux jeunes et aux femmes, et surtout un leadership fort, légitime, capable de rassembler au-delà des clivages. À défaut, le PDCI-RDA risque de continuer à se vider de son “petit monde” jusqu’à devenir une coquille vide.
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