Le Port Autonome d’Abidjan (PAA) a ouvert ses installations à la presse ce mardi pour une visite du navire Zimrida, chargé de nitrate d’ammonium. Cette initiative vise à rassurer les populations sur les mesures de sécurité rigoureuses mises en place pour la gestion de cette matière classée comme dangereuse, mais essentielle pour plusieurs industries locales.
Le Directeur Général du PAA, M. Hien Sié, accompagné de représentants des autorités portuaires, maritimes, douanières et des ministères compétents, a répondu aux questions des médias après une visite du navire. Selon lui, la gestion du nitrate d’ammonium, largement utilisé dans l’agriculture et l’industrie minière, respecte scrupuleusement les normes nationales et internationales.
Des contrôles stricts pour des marchandises sensibles
Le nitrate d’ammonium, classé en catégorie 5.1 dans la nomenclature des matières dangereuses de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), est soumis à des réglementations strictes en matière d’importation, de transport et de stockage.
M. Hien Sié a expliqué que l’importation de cette matière nécessite des autorisations multiples délivrées par les ministères techniques, notamment ceux de la Défense et de l’Agriculture. De plus, les installations de stockage doivent être préalablement agréées par les autorités compétentes pour garantir une sécurité optimale.
Au port, la gestion des cargaisons de nitrate d’ammonium suit un protocole rigoureux. Les navires transportant ce type de marchandises sont soumis à un contrôle approfondi par la Direction Générale de l’Affaire Maritime et Portuaire (DGCAM), qui veille également à ce qu’aucun navire blacklisté n’accède aux installations portuaires ivoiriennes.
Une logistique sécurisée
Pour le déchargement, le port applique la méthode de sortie sous palan. Une fois déchargé, le nitrate d’ammonium est immédiatement transporté en camion escorté par les Douanes et le ministère de la Défense jusqu’au lieu de stockage. Cette procédure empêche tout stockage prolongé de la matière sur le site portuaire, limitant ainsi les risques.
« Chaque année, environ 50 millions de tonnes de nitrate d’ammonium transitent par les ports du monde entier. Au Port d’Abidjan, nous avons accueilli une trentaine de navires en 2024, représentant un total de 46 315 tonnes », a précisé M. Hien Sié.
Une gestion transparente et conforme aux standards internationaux
Le Directeur Général a également tenu à dissiper les inquiétudes concernant le transfert de cargaison entre navires. Après des avaries subies par le Rubi, navire initialement chargé de transporter le nitrate d’ammonium, la cargaison a été transférée sur le Zimrida, qui a accosté sans encombre à Abidjan.
M. Hien Sié a rappelé que les installations portuaires ivoiriennes respectent les standards internationaux en matière de sécurité et de gestion des matières dangereuses. Il a invité la presse et les citoyens à solliciter davantage d’informations auprès des services du port pour mieux comprendre ses opérations.
Perspectives de croissance
La demande croissante de nitrate d’ammonium au Port d’Abidjan reflète l’expansion des industries agricoles et minières en Côte d’Ivoire. En 2023, 20 000 tonnes de cette matière y ont transité, contre 46 315 tonnes en 2024. Avec l’ouverture de nouvelles mines, ce volume pourrait continuer à augmenter dans les années à venir.
Le Port Autonome d’Abidjan reste un maillon essentiel de l’économie ivoirienne et un acteur clé dans l’approvisionnement des industries locales. Ses efforts en matière de transparence et de sécurité illustrent l’importance accordée à la protection des populations et des biens.
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