Le lendemain, 1er octobre, un soldat insurgé intervient sur le plateau de la télévision nationale du Burkina (RTB) pour accuser le camp rival (celui des pro-Damiba) de « préparer une contre-offensive » avec l’appui de Paris. Qu’importent les démentis officiels de la France, son propos a l’effet d’un appel à la mobilisation populaire. La suite se déroule selon un scénario désormais familier. Des pierres et des cocktails Molotov fusent sur l’ambassade de France ; les Instituts français de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso sont saccagés. Des jeunes se massent à proximité des lieux associés à une présence française, prêts à des débordements. Des drapeaux russes apparaissent dans les foules en courroux. Aucun ressortissant français n’est blessé, mais les symboles économiques de l’ancienne puissance coloniale (agences Air France, stations TotalEnergies et locaux du groupe Bolloré) sont vandalisés.
Une forme d’attraction semble s’établir en faveur de la Russie, dont les drapeaux se multiplient comme par enchantement, brandis tels des emblèmes d’émancipation
Alors que les offres de partenariat russes, chinoises et turques se multiplient sur le continent, « A bas la France ! » et « France dégage ! » sont aujourd’hui des slogans qui irriguent quasi chaque manifestation contre le pouvoir dans les pays d’Afrique francophone. Dans les rues de Ouagadougou, au Burkina Faso, de Dakar, au Sénégal, comme dans celles de N’Djamena, au Tchad, la colère contre Paris se greffe très vite sur les griefs à l’origine des contestations. Simultanément, une forme d’attraction semble s’établir en faveur de la Russie (mais pas de la Chine), dont les drapeaux se multiplient alors comme par enchantement, brandis tels des emblèmes d’émancipation.
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